...Voix d'Ecorce, de Plume et de Sève...
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 [Traduction] Fertilité et décomposition - Starhawk

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AuteurMessage
Iridesce
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Iridesce


Messages : 248
Date d'inscription : 14/04/2010

[Traduction] Fertilité et décomposition - Starhawk Empty
MessageSujet: [Traduction] Fertilité et décomposition - Starhawk   [Traduction] Fertilité et décomposition - Starhawk EmptyMer 14 Avr - 18:46

FERTILITE ET DECOMPOSITION
Par Starhawk, in Earth Path
Traduction / Adaptation par Athénaïs.

Dans un monde dans lequel la vie des sols est assaillie de tous côtés, construire la fertilité d'une terre peut être un profond acte de vénération. Pour permettre à la vie dans le sol de prospérer, nous avons d'abord besoin de la comprendre. En tant que Sorcières, nous apprendrons probablement davantage d'un voyage guidé que d'une longue explication technique.
Trouvez un lieu sûr, idéalement, dehors sous un arbre, allongé sur le sol. Mais vous pouvez aussi faire ce voyage à l'intérieur si c'est nécessaire. Enracinez vous, rentrez dans vos sens, et créez un espace sacré. Une personne peut lire la méditation suivante pour le groupe, ou vous pouvez l'enregistrer. Encore mieux, le leader du voyage peut la lire encore et encore, jusqu'à ce qu'il devienne si familier avec elle qu'il puisse se l'approprier, utiliser ses propres mots et ses images.

Allongez vous, respirez profondément et relaxez vous. Prenez quelques instants pour vous relaxer totalement., de la tête aux pieds. Sentez le poids de votre corps sur la terre, et sentez la comme un corps vivant qui vous prend dans ses bras et vous retient tout près d'elle. Sentez les éléments dans vos os et votre chair qui viennent de la terre.
Et lorsque vous êtes prêt, respirez profondément et, pendant un moment, imaginez que vous êtes une feuille, suspendue à une brindille sur une haute branche, et que vous bougez dans le vent. Sentez le vent et le soleil sur votre visage ; sentez comment, lorsque le soleil vous frappe, vos cellules mêmes chantent avec l'énergie de la lumière, et le résonnement qu'elles produisent crée une douceur qui rend votre sang perméable et nourrit votre corps. Juste pour un moment, laissez vous balancer par la brise, ressentant ce que c'est d'être nourri de lumière, sans effort.Et s'il y a un endroit dans votre vie d'humain qui a besoin de cette nourriture, respirez profondément et prenez-là.

Le temps passe, à présent. Imaginez les premiers vents froids de l'hiver qui commencent à souffler. Et vous les sentez toucher votre visage, un froid glacial s'insinue dans vos veines, vous émettez une lueur rouge dans le noir. Vous respirez profondément, vous soupirez peut être, car vous savez que l'été a été bon, mais qu'il est fini maintenant, et que le temps de chanter la douceur est aussi terminé. Et s'il y a quelque chose dans votre vie qui est fini, une phase qui se termine, quelque chose de doux que vous savez devoir laisser partir, prenez une profonde inspiration et plongez dans ce pouvoir qu'a la feuille de lâcher prise, de laisser partir. Et vous lâchez prise, et tombez, laissant le vent vous prendre, et vous tourbillonez, et dancez en spirale au gré des vents, tombant toujours, toujours, toujours, plus bas, plus bas, plus bas.

Jusqu'à ce que finalement vous touchiez terre et vous allongiez sur vos frères et soeurs feuilles, vous empilant corps sur corps. Mais cette terre sur laquelle vous reposez n'est pas une barrière solide. Elle est poreuse, comme une éponge, c'est un labyrinthe de cellules et d'espaces, vivante d'un million d'être affamés. Et vous prenez une profonde respiration et vous donnez à la terre, elle s'élève pour vous étreindre, et un milliard de bouches s'ouvrent grand pour vous ingérer.
Les fourmis et les cafards viennent d'en dessous et commencent à vous disloquer. Ils emportent les parties moelleuses pour les manger et déchirent les veines. De fines lignes de champignons se lancent sur votre visage, commençant le processus de dissolution. Vous êtes attirés plus bas, toujours plus bas, dans les creux et les cavernes loin en dessous. Des parties de vous sont ingérées, devenant des fourmis ou des insectes pendant un petit moment, puis libérées à nouveau sous formes d'excréments qui dégringolent plus loin encore sous terre. D'autres parties de vous sont retenues par les lignes de champignons et se dissolvent lentement. D'autres parties encores sont collectées par les bouches légères des bactéries du sol et, lentement, lentement, vous êtes ramené à l'état de vos éléments constitutifs originels, et lentement, lentement, vous êtes emmenés plus bas sous la terre.
Vous descendez au travers de grandes cavernes et de chasmes, de grandes arches suspendues de rochers cristallins, sur des blocs aux bords coupants et sur des sphères douces d'argile. Et les grandes cavernes à l'intérieur de la terre sont polies par l'eau, et dans les minuscules piscines qui se forment dans ses crevasses voient nager des milliards de créatures. C'est un monde riche, en trois dimensions, et vous êtes juste un infime grain de vie, un point de phosphore lumineux là-dessous.

A présent, des espaces sombres en dessous vient en se tordant un être grand et lisse, humide, qui ouvre sa grande bouche pour avaler les morceaux des rochers mêmes, ouvrant de nouveaux tunnels et de nouveaux chemins. Le grand ver en rencontre un autre, et ils glissent le long du corps de l'autre, partageant le liquide lubrifiant de leur sueur, s'enivrant de l'odeur de l'autre, s'accouplant enfin dans un plaisir instinctif et mutuel, chacun à la fois mâle et femelle, chacun s'accrochant à l'autre dans une double boucle. Vous êtes pris dans cette étreinte, vous devenez partie intégrante de cet accouplement frémissant, puis vous êtes rejeté à nouveau, dans un terreau riches de vos frères et soeurs, fleurant bon la promesse de la vie.
Et maintenant, quelque chose vous atteint. Des fils fins, très fins, de longs bras de champignons mycorrhizes qui s'étendent entre les radicelles des grands arbres. Collants comme de la toile d'araignée, ils serpentent au travers des cavernes du sol, tenant les arches et les blocs de pierres en place, les recouvrant d'un lien vivant.
Et tout autour de vous maintenant, les cavernes sont investies par les tubes iridescents, délicats et nacrés des radicelles des plantes et des grands arbres au-dessus. Et chacune libère sa propre fragrance, sa saveur, son goût unique. Et des colonies de bactéries du sol entourent chacune d'entre elles en cercles dansants - chaque racine attirant sa propre clientèle comme une rue pleine de restaurants ethniques. Mais les arbres lancent ces dendrites de champignons qui vous ont pris au lasso. Et vous sentez comment ils se lient de racine à racine, comme ils peuvent vous faire passer d'un arbre à un autre par ce réseau, comment les arbres nourrissent leurs descendance, comment les arbres qui poussent au soleil nourrissent ceux qui poussent à l'ombre. En passant les nutriments et l'énergie au travers de ce réseau phosphorescent dont vous faites à présent partie, comme le système nerveux qui nourrit votre cerveau. Vous prenez une longue et profonde inspiration, et vous écoutez les longues et lentes pensées des arbres.
Et vous savez comment les arbres se parlent les uns aux autres, profondément sous la terre, et comment la forêt est reliée par cette toile. C'est la toile qui soutient l'esprit de la forêt, comme votre système nerveux et votre cerveau soutiennent votre esprit. Sentez comme cette toile s'étendait loin jadis, quand les forêts couvraient ces terres. Sentez ce qui existe encore, et ce qui est brisé ; ce qui parle encore, et ce qu'on a fait taire. Sachez que vous êtes partie intégrante de cette toile.

Puis, prenant une profonde inspiration, sentez que vous êtes aspiré dans les radicelles, puis dans la racine, vous montez et montez, porté par un courant de sève douce, vous montez encore et êtes pris dans une grande marée montante. Plus haut, toujours plus haut, au travers de canaux dans de larges racines et dans la peau vivante sous l'écorce, puis dans les branches, les brindilles. Vous devenez une partie d'un bourgeon vert qui éclot avec la chaleur du soleil printanier, se déployant comme une aile pour attraper la lumière et chanter dans sa douceur.
Là, vous ondulez dans le vent, comme une brave bannière, un drapeau signalisant la vie, dans les jours chauds et les longues nuits, capturant la lumière solaire, créant de la nourriture en chantant avec l'air et l'eau qui affluent aux branches, aux rameaux, au tronc, aux racines. Jusqu'à ce qu'à nouveau le froid de l'hiver revienne, et qu'une fois encore vous lâchiez prise et tombiez à terre, pour être avalé, pour être décomposé en vos éléments primordiaux, pour vous noyer, pour être mangé, pour nourrir les racines qui nourrissent le tronc et les rameaux, et les branches où les feuilles chantent pour un temps, obtenant leur douce nourriture de la lumière solaire ; jusqu'à ce que le temps revienne de tomber à terre, de nourrir les racines, de remonter le tronc, les rameaux, les feuilles qui chantent dans la lumière solaire jusqu'à ce qu'elles tombent encore, pour nourrir les racines, pour faire pousser les feuilles, pour tomber, chanter, nourrir, grandir, tomber, chanter, nourrir...

Vous respirez profondément à nouveau. Et vous commencez à vous rappeler que vous avez un corps humain, un esprit humain. Vous remerciez les arbres, les feuilles et les racines, les champignons et les vers, les milliards de bouches affamées de la terre, pour ce voyage, et pour ce que vous avez appris sur le cycle.
Et lentement, lentement, vous commencez à vous inspirer dans votre corps humain, sentant vos pieds, vos jambes, votre torse, vos bras, vos mains et votre tête prendre à nouveau forme. Commencez à bouger et vous étirer lentement, sentez les limites de votre corps humain. Asseyez vous doucement, ouvrez les yeux. Dites votre nom à haute voix. Tapez dans vos mains trois fois.

C'est la fin de l'histoire.
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