Weir, Thomas (ca. 1600–1670)
L'un des citoyens les plus respectés d'Edinburgh, en écosse, le Major Weir, choqua toute la ville en 1670 en confessant de bon gré des pratiques de magie noire. Pendant 70 ans de sa vie, Weir avait été un citoyen modèle : Presbytérien dévôt, soldat ayant servi durant la Guerre Civile... Il aurait pu emporter ses secrets dans sa tombe, mais pour des raisons inconnues - peut-être submergé par la culpabilité - il fut soudainement saisi par le besoin urgent de se confesser publiquement. Comme Isobel Gowdie l'avait fait 8 ans auparavant, il avoua de son plein gré avoir commis des actes dont la plupart concernaient la sexualité. Il affirma avoir longtemps pratiqué la magie noire, et possédé un bâton magique comme outil. Son crime majeur était l'inceste avec sa soeur, Jean, avec qui il avait eu des relations sexuelles de son adolescence jusqu'à ses 50 ans.
Après cela, dégoûté par ses rides, il s'était tourné vers des femmes plus jeunes : Margaret Bourdon, la fille de son épouse décedée, et Bessie Weems, une servante. Il avait aussi commis la sodomie avec des animaux variés, moutons, vaches, sa propre jument...
En dépit de l'incrédulité du public, Weird continua à proclamer partout ses confessions, obligeant la police locale à entamer une enquête.
Weir et sa soeur passèrent en jugement le 29 Avril 1670, pour crimes sexuels. En prison, Weir maudit les docteurs et le clerc qui tentaient de l'aider, et dit "Je sais que ma sentence, la damnation, est déjà scellée... car je ne trouve en moi rien d'autre que de la noirceur et de l'obscurité, du souffre et les flammes du fond de l'Enfer." Weir fut déclaré coupable d'adultère, d'inceste, de fornication et de bestialité. Il fut condamné à être étranglé sur l'échafaud, entre Edinburgh et Leith, le Lundi 11 Avril 1670, puis son corps fut brûlé et réduit en cendres.
Jean confessa volontairement l'inceste. Peut-être pour essayer de se sauver, elle fit porter le blâme à son frère, et à ses envoûtements. Elle dit qu'ils avaient tous deux signé un pacte avec le Diable, et décrivit une rencontre avec le Démon à Musselburgh à laquelle elle aurait assisté le 7 Septembre 1648. Elle confessa également s'être accouplée avec des sorcières, des fées et des nécromanciens ; ainsi que la possession d'un familier, qui filait pour elle de grandes quantités de laine et l'aidait à perpétrer toutes sortes d'actes maléfiques. Jean fut condamnée à la pendaison le 12 Avril à Edinburgh. Sur la fin, elle se montra très dédaigneuse envers la cours et les citoyens de la ville.
Les habitants d'Edinburgh, choqués, furent enclins à penser que les Weirs étaient complètement fous. Mais le climat de l'époque se prêtait bien à l'embellissement de leurs récits de sorcellerie. On dit que la maison des Weirs était hantée, et qu'on y entendait des sons étranges, comme si quelqu'un y filait la laine durant la nuit.
Lectures conseillées :
Sharpe, C. K. A History of Witchcraft in Scotland.
Summers, Montague. The Geography of Witchcraft.