Tracer un cercle
L’Esprit est un cercle dont le centre est partout et dont la circonférence n’est nulle part.
- Hermes Trimesgistus
Depuis les peintures rupestres aux couronnes, halos, et Stonehenge, les cercles et les spirales figurent bien en évidence dans toutes les voies anciennes, chevauchant une multitude de cultures avec des significations religieuses et magiques. Les magiciens traçaient des cercles au Moyen-Orient durant le règne Assyrien aux alentours de -883/-612, et un homme du nom de Honi traça un cercle et appela avec succès la pluie durant une sécheresse vers -65(1), comme rapporté dans la littérature rabbinique juive. L’histoire de Honi le traceur de cercles est intéressante car elle nous donne plusieurs clés quant à notre héritage de la magie ancienne, et comment elle est toujours apprise aujourd’hui.
(1 J.D. Crossan, le Jésus Historique : la Vie d’un paysan Juif Méditerranéen. San Francisco, Calif. : Harper Collins, 1992. Pp. 142, 143)
Honi et la Pluie(2)
Puisque l’histoire de Honi s’est déroulée il y a plus de 2000 ans, il y a un débat sur sa représentation exacte dans sa société. Etait-il juste un vieux magicien, ou bien était-il un membre de la prêtrise ? Certains pensent que ce miracle était assez remarquable pour être noté (ce qu’ils ont fait) mais trop dangereux pour laisser les lecteurs penser qu’il agissait en dehors de la structure religieuse de l’époque, si bien que Honi (au fur et à mesure des récits de son histoire) devint membre de la société rabbinique juive. L’histoire de Honi nous donne des clés importantes sur la façon dont la magie fonctionne et pourquoi, 2000 ans plus tard, nous continuons à utiliser un cercle magique.
Durant un printemps, les gens désespéraient de voir arriver la pluie, mais elle ne venait pas. Ils vinrent à la rencontre de Honi le traceur de cercle et lui dirent : « Pries pour que la pluie tombe. » Honi demanda aux gens de trouver de quoi couvrir en quantité suffisante l’argile et la boue des fours de la Pâque Juive, car ils allaient fondre sous la pluie. En magie, c’est la préparation mentale nécessaire pour préparer le travail. En faisant ranger les fours aux personnes présentes, Honi les encourageaient mentalement à croire en la magie. Une fois les fours recouverts, Honi se mit à prier, mais il n’y eut pas de pluie. Il réalisa alors qu’il avait commis une erreur : il avait oublié de tracer un cercle ! Il n’était pas étonnant que la pluie n’était pas apparue – il n’avait pas créé de plateforme stable pour que le travail se manifeste. Honi traça alors un cercle magique (probablement avec un staff ou une canne dans le sol, bien que les textes n’en font pas mention) et se tint debout à l’intérieur.
Ce qui est intéressant à propos de cette histoire, c’est que Honi parla ensuite à Dieu comme s’il parlait à n’importe qui. Il dit : « Maître de l’univers, vos enfants se sont tournés vers moi car je suis un des fils de votre maison. Je jure par votre grand nom que je ne bougerai pas d’ici tant que vous n’aurez pas eu pitié de vos enfants. » De nature, il était un peu téméraire.
Ainsi, Honi a fait quatre choses importantes. Il a déplacé les fours de cuisson pour prouver sa foi en sa capacité à faire pleuvoir, un acte physique qui, en impliquant d’autres personnes, les faire attendre un miracle. Il a tracé un cercle magique pour purifier la zone car lorsqu’il a « juste » prié, rien ne s’est produit, donc quelqu’un dans la foule voulait probablement qu’il échoue, et (plus que sûrement) il n’était pas centré et le fait de tracer un cercle l’a placé dans la disposition d’esprit requise. La chose suivante qu’il fit fut de se connecter avec les déités. Puis il demanda à l’Esprit son intention magique, et ceci très fermement. Menace-t-il Dieu avec cette dernière déclaration ? En fait, non. Encore ici, en regardant de plus près d’un point de vue magique, il se dit qu’il va réussir, peu importe ce qu’il se passera. Il met sa conviction dans le mélange magique et se donne un amplificateur verbal par la même occasion. Il est ferme, comme une lady Victorienne qui ne prend pas un non pour une réponse, cependant ce n’est pas Dieu à qui il met la pression, mais à lui-même. Honi s’est entrainé de façon à toucher le non-manifeste pour faire du manifeste, ce qui n’a rien à voir avec le fait de menacer Dieu et tout à voir avec le fait de croire en lui-même. Evidemment, il avait besoin d’une impulsion supplémentaire verbale ce jour. Et avec cette impulsion, la pluie commença à tomber, goutte à goutte.
Comme ce goutte à goutte n’était pas ce qu’il avait à l’esprit, Honi dit : « Je n’ai pas demandé cela, mais des pluies en quantité suffisante pour remplir les citernes, les fossés, et les grottes. » Honi venait juste d’ajouter la visualisation au processus. Ceux qui ne sont pas magiques pensent que Honi continuait à parler à Dieu, mais ce n’était pas le cas. Son dialogue était adressé à lui-même. Il fait correspondre la parole à la visualisation.
La pluie tomba avec intensité. Oups, trop de visualisation ! Honi n’est pas content. Il pleut trop fort, donc il dit : « Je n’ai pas demandé cela, mais des pluies bienfaisantes, bénies, et gracieuses ! » - afin de réajuster cette visualisation et ajoutant les termes propres à sa demande.
La pluie tomba précisément comme il l’avait demandé.
Enfin, Honi dit : « Je sais que cela sera fait pour moi. » qui fut la déclaration la plus importante qu’il put faire en magie. Il a affirmé sa foi avec conviction, effaçant tout doute de son esprit avec la force de sa déclaration.
Est-ce que Honi a ordonné à Dieu de faire pleuvoir ? Non. En réalité, Honi a ordonné la pluie depuis l’inconscience collective, comme si vous commandiez des frites chez McDonald’s. il demanda, cependant, l’implication de Dieu en énonçant son besoin et en appelant Dieu par un nom, et ceci en faisant allusion à ce en quoi croit tout le monde naturellement – la perfection et l’ordre de l’univers. Par conséquent, l’énergie divine était vraiment de la partie puisque, pour Honi, cette énergie divine était « tout ce qui est bien » et la base d’une manifestation remplie de succès. Est-ce que Honi a agi comme un enfant gâté dans le cercle ? Certaines personnes peuvent le lire dans ce sens, mais je pense que cela nous montre que même les grands magiciens s’énervent eux-mêmes. Ils sont humains, après tout.
La famille de Honi, et ses fils après lui, étaient tous des faiseurs de pluie, ce qui signifie que la magie de Honi a fonctionné avec succès à plus d’une reprise et est devenue une tradition familiale. Ce qui a été perdu dans cette histoire, malheureusement, sont toutes les autres incantations et les mouvements particuliers qu’il a pu effectuer, mais ce qui nous avons fonctionne plutôt bien. L’histoire en elle-même est suffisante pour nous faire savoir que (a) les vraies personnes magiques dans l’histoire ne sont pas le fruit de notre imagination ou personnages d’un conte de fées, ils ont vécu et respiré, et pratiqué la magie de tout temps ; (b) ils ne faisaient pas forcément partie d’une structure religieuse (bien que par la suite ils sont parfois prétendus comme tel, particulièrement si, comme Honi, ils étaient sympathisants du régime religieux de l’époque) ; et (c) pour que la magie de Honi fonctionne ce jour, il lui a fallu un cercle magique. L’histoire nous montre également que l’univers a le sens de l’humour, et que lorsque vous demandez quelque chose, vous devez être précis et que vous avez intérêt à ne pas oublier de tracer un cercle.
Est-ce que la méthode de Honi a fonctionné ? Absolument ! Dans la tradition de Honi, ajoutez ceci à n’importe quel sort :
1. Ancrez-vous et centrez-vous
2. Tracez le cercle
3. Prononcez la conjuration de Honi (voir ci-dessous)
4. Continuez votre travail
5. Fermez le cercle
6. Ancrez-vous et centrez-vous
Voici comment fonctionne la conjuration.
« Maitre/Maitresse de l’Univers » - vous appelez la perfection et l’ordre de l’univers. « Je suis (votre nom), votre fils/fille magique » - ici, vous affirmez votre voie avec la déité, et vous fondez votre être entier avec la perfection de l’univers que vous avez appelée précédemment. Si vous travaillez pour quelqu’un d’autre, prononcez son nom également, comme Honi le fit « l’enfant de votre maison ». Enoncez votre demande et ajoutez « pour le bien de tous ». Terminez par « Je sais que cela sera fait pour moi. » - l’affirmation de la foi.
(2 L’histoire de Honi provient d’Ibid., p145.)
Marcher dans le cercle
Marcher dans le cercle est fréquent dans les contes populaires d’Europe et les cérémonies religieuses pour briser les mauvais sorts, pour transformer quelqu’un ou la zone en quelque chose de sacré, ou pour acquérir du pouvoir. Le fait de marcher ainsi se nomme circumambulation, ce qui signifie marcher autour d’un objet, d’une personne ou d’un lieu avec la main droite face au sujet soit lors d’une cérémonie, dans un acte de révérence, soit lors d’une pratique magique(3). On peut marcher dans le sens du soleil (sens des aiguilles d’une montre) pour apporter chance, détruire le mal, soigner les maladies, et dans certaines cultures pour s’assurer que le soleil se lèvera le lendemain matin.
Ces circumambulations étaient particulièrement en usage lors de naissances, mariages, et morts, que l’on parle du Tibet, de l’Europe, de l’Amérique du Sud, ou de la culture Inuit. En sachant cela, nous comprenons que le cercle magique n’appartient pas uniquement aux Sorciers, mais que c’est encore une pratique ancienne qui est connue de toutes les cultures et toutes les professions de foi, et qu’elle est toujours d’actualité pour nombre d’entre elles encore aujourd’hui. Comme de nombreuses autres pratiques anciennes, ce sont les Sorciers modernes qui ont donné à la civilisation occidentale un goût de notre droit magique acquis à la naissance en remémorant nos frères et sœurs d’autre confession l’origine de ces pratiques.
Ce mouvement dans le sens du soleil ou des aiguilles d’une montre est nommé dans l’Art déosil (prononcez jess-el). L’orthographe originelle, deisal, est Irlandaise, et est aussi appelé « le cercle sacré ». Les danses, les processions, les parades – même les tours de piste dans les champs de bataille où l’on tourne pour se donner chance avant l’affrontement des haches et des épées – sont ancrés dans notre histoire. Lorsque quelqu’un dit : « Eh bien, j’espère que tout va bien se passer *», il invoque en fait le pouvoir ancien du cercle magique.
Bien qu’il y ait de nombreuses façons de tracer un cercle magique en sorcellerie, la plupart d’entre elles impliquent de marcher dans le cercle de une à trois fois avec l’un des doigts de la main droite (ou l’outil choisi) tendu et pointant le sol pendant que l’on récite une invocation(4).Certaines personnes dessinent le cercle sur le sol avec de la craie, ou utilisent de la farine de maïs qui sera facilement nettoyable ; cependant, le dessin ne remplace pas le fait de dresser le cercle à moins d’être plus expérimenté et que vous puissiez conjurer en même temps que vous dessinez le symbole. Deux symboles supplémentaires habituels sont le cercle d’esprit et le pentacle.
Le traçage du cercle est recommandé pour la plupart des activités magiques, rites, et rituels en Sorcellerie. Oui, j’ai entendu que quelques individus ne tracent pas de cercles pour des pratiques de magie populaire, mais cela s’apparente à de l’essence. Si vous désirez que le moteur magique tourne sans soucis, tracez un cercle. Si vous pensez que de l’essence frelatée est une bonne chose, ainsi soit-il – cependant, vous pourrez ne pas atteindre votre but magique. Mais bon, plus vous passerez de temps dans la Sorcellerie (plusieurs années) et que vous pratiquerez de la méditation et d’autres pratiques sacrées fidèlement, et vous n’aurez plus besoin du cercle magique pour tout, mais jusqu’à ce que vous atteigniez ce niveau dans votre entrainement spirituel, je vous suggère de toujours tracer le cercle magique pour toute activité liée à la Sorcellerie – et aux esprits. Souvenez-vous simplement de Honi.
Certains individus magiques peignent le cercle Spirituel (à gauche) sur une grande assiette de terre cuite et se servent du plat comme d’un autel miniature. La même technique peut être utilisée avec le pentacle (à droite). C’est une façon prudente de brûler les bougies et l’encens (dans leurs contenants appropriés) et cela protège les nappes d’autel coûteuses.
Une fois que le cercle a été tracé, la plupart des Sorciers le scellent en disant : « Au-dessus comme en dessous, ce cercle est scellé, ainsi soit-il ! » (Voir la section Au-dessus comme en dessous dans la partie IV). A ce moment, le praticien tape des pieds au sol (ou dans la terre) pour indiquer que le scellement est activé.
Lorsque vous visualisez un cercle, pensez à une bulle plutôt qu’à un cercle plat. Comme les mots l’indiquent, « au-dessus comme en dessous » - le cercle est tout autour de vous, au-dessus de votre tête, et sous vos pieds. Lorsque vous êtes dans le cercle, ne marchez jamais dans le sens widdershins (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) à moins que vous ne libériez le cercle à la fin d’un rituel, et si vous rompez cette règle dans l’enseignement traditionnel wiccan, vous serez vite rappelé à l’ordre, et pronto ! Cela vient des anciennes croyances qui voulaient que marcher dans le sens inverse des aiguilles d’une montre apporterait de la malchance et romprait le pouvoir de la magie. Que ce soit vrai ou non, le déplacement dans le sens des aiguilles d’une montre dans le cercle est l’un des standards réglementaires wiccans, et il existe des groupes Wiccans qui ne ferment pas leur cercle en se déplaçant widdershins (la pratique la plus commune) à la fin d’un rituel. Ces groupes, habituellement liés à une forte association celte, relâchent les énergies du cercle en y marchant dans le sens des aiguilles d’une montre. Cependant, si vous participez à une danse en spirale (ce qui est vraiment un truc sympa à faire), le groupe entier danse dans le sens des aiguilles d’une montre vers le centre, mais lorsqu’il danse dans l’autre sens il est dans le sens inverse des aiguilles d’une montre – spirale vers le centre pour construire la magie, spirale vers l’extérieur pour la relâcher. Ainsi, il existe des exceptions à cette règle.
Une fois le sort, la magie, ou le rituel est terminé, le cercle est libéré. Si vous laissez un cercle magique en place et laissez les énergies rester là où elles sont, cela en général provoque le chaos comme il s’effondre sur lui-même, et si vous avez oublié de libérer les quartiers, les énergies n’en seront pas très ravies non plus. La plupart des Wiccans se déplacent widdershins pour libérer le cercle (un tour de cercle), et habituellement dirigent l’énergie grâce à un outil ou à leurs mains. Quelques-uns transfèrent l’énergie du cercle dans l’autel sacré. Une fois que le déplacement est terminé, ils peuvent dire « le cercle est ouvert, mais jamais rompu. Joyeuse rencontre et joyeuse séparation, jusqu’à ce que nous nous rencontrions à nouveau. Ainsi soit-il.(5) » et ensuite tapent du pied une fois pour indiquer que le cercle est maintenant ouvert.
Le cercle magique a deux fonctions principales : vous fournir un espace sacré dans lequel vous pouvez élever de l’énergie jusqu’à ce que vous soyez prêt à la relâcher, et vous donner une protection contre les choses visibles et non-visibles pendant que vous travaillez avec votre magie. Il faut consiréder que, auparavant, les personnes placées aux quartiers aidaient aussi à protéger ceux présents dans le cercle, et souvent un ancien ou « l’homme en noir » gardait un œil sur ce qui se passait en dehors du cercle pendant que le grand prêtre, la grande prêtresse et les autres membres du coven se concentrent sur le travail à l’intérieur. L’homme en noir était le bras droit du grand prêtre ou de la grande prêtresse, et avaient de nombreuses responsabilités au sein de la hiérarchie du coven.
Les symboles circulaires contenant la magie sont également importants dans la pratique moderne de l’Art. Par exemple, vous pouvez disposer un petit cercle de pierres, de gemmes, ou de cristal autour de la photo de quelqu’un qui vous est cher, en demandant protection. Un petit cercle de sel autour d’une photo fonctionne de la même façon. Pour supprimer la menace d’esprits non souhaités ou de forme-pensées, utilisez des coquilles d’œufs encerclant une bougie blanche placée au-dessus d’une photo. Des mots écrits sur un papier sous la forme d’une spirale afin d’avoir du succès est un autre simple sort mais pourtant empli de pouvoir. La plupart des actes de magie cérémonielle impliquant des talismans et des amulettes sont préparés sous forme circulaire, que ce soit sur papier ou façonnés en métal. Un cercle à l’intérieur d’un carré représente l’étincelle divine qui peut se manifester depuis les royaumes de l’Esprit dans la vie quotidienne(6).
(3 Standard Dictionnary of Folklore, Mythology, and Legend, ed. M. Leach. New York, N.Y. : Harper&Row, 1984, p.235.
*NdT: “I hope this goes right” ici, l’auteur fait le parallèle entre le « right » du bien et le « right » qui signifie à droite
.4 Si vous aimez la variété, vous pourrez trouver un large panel de tracés de cercle et d’appels des quartiers dans mon livre To Stir a Magick Cauldron.
5 « ainsi soit-il » fut en premier noté dans les rites maçonniques dans les années 1700.
6 Biedermann, H. Dictionnry of Symbolism : Cultural Icons & The Meanings Behind Them. New York, N. Y.: Meridian, 1989. P. 71.)
Comment le cercle fonctionne
La vraie science (la physique actuelle) peut nous en dire beaucoup sur le pourquoi et le comment de la magie et les concepts qui y sont reliés, comme le fonctionnement du cercle magique. Une fois que vous avez réalisé que l’univers est fait de procédés, et non de choses, vous avez de la veine, car ce qui rend la vie vraiment intéressante, ce sont les connexions entre les évènements. La somme totale de nos vies est le changement d’une connexion à une autre, ce qui devient un procédé. Ainsi, lorsque les personnes pratiquant la magie mettent l’accent sur l’importance du changement dans leurs enseignements, débats, études, ils parlent scientifiquement du processus qui permet le mouvement d’une connexion à une autre, ce qui permettra finalement de créer leur but souhaité, quel qu’il soit. La vie est un changement parce que rien n’existe réellement, sauf dans un sens temporaire, car tout change continuellement. Notre chant, « elle change tout ce qu’elle touche, et tout ce qu’elle touche change », souvent prononcé dans un rond lors de travaux magiques, exprime cette pensée sur une forme simple et on utilise des mots pour créer le cercle. Par conséquent, créer un cercle magique nous permet de contrôler le processus de changement et de modifier ce que nous désirons de la façon dont nous le souhaitons.
Dans l’Art, on vous apprend que chaque cause a son effet, et que chaque évènement peut produire une variété de choix dans laquelle nous pouvons orchestrer le changement que nous désirons. En physique moderne, ceci est appelé l’univers relationnel – où toutes les énergies sont connectées et reliées aux autres. Comme vous pouvez le voir, le terme « nous sommes un » exposé en Hermétisme (voir partie IV, Alchimie) et dans de nombreux enseignements de l’Art tombe sous le sens de la science moderne. L’énergie d’un évènement va voyager et affecter l’énergie d’un évènement futur. Ce procédé est appelé le Cône de lumière du futur(7) et explique pourquoi nous avons besoin du cercle magique et du Cône de pouvoir dans nos travaux magiques. Pour comprendre mieux ce concept, j’ai créé le schéma suivant pour vous.
*Ce symbole représente les évènements et les énergies qui pourraient gêner votre travail, si vous n’aviez pas tracé de cercle.
Disons que vous désirez faire un rituel pour amener plus d’argent dans votre foyer. En traçant un cercle pour travailler votre magie, vous effacerez les évènements aléatoires qui pourraient affecter votre travail et détruire votre but.
Maintenant, ceci signifie que le fonctionnement du cercle et du cône de pouvoir, ou le cône de lumière du futur contrôlé, continue de fonctionner même lorsque vous aurez clos votre rituel et rompu votre cercle. Vous avez déjà mis en route le processus de changement et choisi quels évènements causals vous désirez conserver et ceux que vous désirez retirer. Si, cependant, vous doutez de vous-même ou de votre désir, le risque de « dématérialiser » votre résultat peut s’avérer réel. Visuellement, ce diagramme vous montre pourquoi le cercle magique est si nécessaire en magie, rituel, et même méditation.
(7 Smolin., L. Three Roads to Quantum Physics. New York, N. Y. : Basic Books, 2001. P. 231)
Couper une porte
De temps en temps vous aurez besoin de «couper une porte" dans un cercle dressé. Cela peut se produire parce que vous avez oublié quelque chose et que c’est présent à côté de votre cercle, vous tentant de venir le rechercher, et que vous ne pouvez pas finir votre rituel ou sort sans cela. En groupe, un cercle peut être tracé par ce que j’appelle les « os » (grande prêtresse, grand prêtre, et les représentants des quatre directions), puis coupe la porte pour laisser les autres restés à l’extérieur entrer. Ceux présents à l’intérieur du cercle se concentrent sur le fait de garder le cercle érigé car le moment où la porte est ouverte affaiblit le cercle (surtout si vous commencez votre apprentissage – voir partie III, Radiesthésie, pour des conseils visant à contrôler la force et l’ampleur de votre cercle.) En regardant au diagramme du cercle encore, vous pouvez voir comment les évènements et les énergies peuvent entrer dans le cercle s’il est rompu, ce qui en retour affectera votre travail. Conserver votre cercle avec toute sa force est une chose des plus importantes ; ainsi, si vous travaillez seul et que vous débutez dans tout cela, vous allez devoir renoncer à ce que vous avez oublié jusqu’à ce que vous soyez plus confiant dans le fait de maintenir un cercle en place.
Si vous vous sentez prêt à couper une porte, vous pouvez utiliser votre athamé ou vos mains pour créer l’ouverture. L’athamé trace une ligne plus régulière, alors que vos mains se déplacent comme si vous ouvriez un rideau. Prenez votre temps pour créer la forme de la porte ou du portail que vous traverserez. Dès que vous serez de l’autre côté de cette frontière, tournez-vous et refermez l’ouverture avec vos mains ou en répétant l’action que vous avez faite avec l’athamé dans l’autre sens. Prenez l’objet, ré-ouvrez la porte, retournez-vous, et refermez-la. Prenez votre temps. Dans un rituel avec plusieurs personnes, des balais croisés à la porte sont ouverts rituellement pour permettre aux gens d’entrer puis croisés pour signifier que le portail a été fermé après que tous soient entrés. Cette représentation visuelle permet à tous les membres du cercle de participer à la fermeture du portail.
Les personnes qui ont fait beaucoup de travail sur l'énergie, y compris des traçages de cercle, peuvent fusionner avec le cercle et donc se déplacer librement à l’intérieur et à l’extérieur de l'environnement du cercle sans en endommager l'énergie. Cependant, juste parce que cet exploit peut être accompli ne signifie pas que vous devriez l’utiliser tout le temps, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, vous devez être capable d’accomplir cela sur une base répétitive, ce qui peut être vérifié en utilisant les baguettes de radiesthésie précédemment mentionnées. Deuxièmement, si vous êtes avec des étudiants, entrer et sortir du cercle continuellement les encourage à ne pas respecter leur propre entrainement. Pour finir, chaque cercle est basé sur un procédé – ce qui signifie que chaque cercle est différent, selon la personne qui le trace, l’endroit, la météo, vos émotions, et une large palette d’autres facteurs. Mon conseil (prenez-le ou non) est de pratiquer la fusion afin de pouvoir l’utiliser en cas de grande urgence, mais de ne pas le faire en public ou dans des cercles d’entrainement régulièrement. La fusion, comme d’autres formes de transformation, prend du temps et de la pratique, et n’est pas un phénomène courant chez les praticiens de l’Art.