* Un conte d’Ostara *
source : http://enerebosphos.blogspot.com/2009/03/un-conte-dostara.html
traduction (c)
Zanella
Il y a de cela bien longtemps, en hiver… la neige recouvrait le sol et le froid saisissant de l’air était rude et inoubliable. Tout n’était que blancheur. Le monde dormait…
Une fillette avait quitté sa maison et se retrouvait à errer dans la forêt, seule. Elle avait froid et la fatigue la gagnait, tout comme la peur. Par désespoir, elle se laissa tomber dans la neige et se mit à pleurer. Elle voulait retrouver sa maison. Elle voulait sa mère et son père. Elle pleurait pour sa vie.
Et c’est à ce moment-là qu’elle le vit, un oiseau, reposer sur la neige, mourant. Elle sauta sur ses pieds et se précipita pour le prendre dans ses mains. Elle le tenait contre elle, l’enveloppant étroitement de ses bras. Elle essaya de réchauffer
l’oiseau et de dégeler ses ailes mais il était trop froid et la vie le quittait déjà trop rapidement emportant le peu de chaleur qui demeurait encore dans son petit corps. La fillette était en colère ! Elle n’arrêtait pas de penser à cet oiseau, oubliant totalement qu’elle-même serait bientôt dans le même cas que ce pauvre petit être.
Elle appela à l’aide ! “Aidez-moi ! Aidez-moi, cet oiseau doit vivre”, criait-elle en sanglotant. “Déesse Eostre, s’il vous plait, aidez cet oiseau!”.
La Déesse était alors bien occupée à cette époque de l’année. En d’autres circonstances, la Déesse du printemps et de la chaleur aurait ignoré ces larmes et poursuivi Son oeuvre. Mais son intérêt fut piqué au vif par cette petite fille qui l’appelait à l’aide pour secourir un oiseau au lieu d’elle-même. Elle décida d’y prêter attention et peut-être répondre à son appel.
Eostre se présenta devant la fillette. Elle flottait au-dessus des étendues enneigées. Sur Son passage fleurissaient de magnifiques fleurs au doux parfum et aux couleurs chatoyantes. Le printemps suivait Ses pas et on pouvait entendre des rires et les murmures d’une légère brise dans Son souffle. Elle était resplendissante à voir. Le renouveau et la vie nouvelle
irradiaient de Son corps. La fillette était stupéfaite par un tel spectacle.
Elle s’avança et tendit l’oiseau à Eostre. “Sauvez-le !”, pleurait-elle. “Faites qu’il aille bien.” Elle usait de ce ton implorant et sans retenue que seuls les enfants ont l’audace d’employer en la présence de la Déesse.
Eostre ne prêta pas attention à son comportement. Elle connaissait ses intentions et ses motifs. L’enfant était sincère… cette petite fille était totalement désintéressée… elle était si jeune…
Alors la Déesse leva Sa main et toucha l’oiseau de Ses doigts délicats. La lumière baignait Son être, apportant la chaleur au petit oiseau gelé. Ses yeux s’ouvrir d’un coup. Il sauta sur ses pattes. Il bondit des mains de la fillette et s’effondra dans la neige. Alors elle poussa des cris de joie. “Vous l’avez sauvé ! Vous l’avez sauvé !”, et elle dansait dans la neige, surexcitée. Mais…
“Hé…” dit l’enfant en regardant l’oiseau un moment. “Ses ailes sont toujours gelées et repliées contre son corps. Il ne peut pas voler ! Vous ne l’avez pas bien soigné !”
Eostre ne s’attendait pas à une telle réponse alors qu’Elle venait de réaliser un petit miracle. Mais dans son infinie patience, Elle donna à l’oiseau une autre chance de survivre. Elle se pencha vers lui et le toucha à nouveau doucement du bout de Ses doigts, le changeant en lapin. “Regarde !”, dit-Elle à l’enfant, “Désormais, il n’a plus besoin d’ailes.”
Et maintenant que le tout confus lapin était sauvé de la mort, Eostre se retira pour accomplir d’autres miracles faits de lumière, de soleil et de chaleur. La fillette était heureuse au côté du lapin qui sautillait dans la neige. “Tout va pour le mieux” pensa-t-elle. Et elle retrouva soudainement le chemin de la maison.
Eostre repris Son oeuvre, la fillette rentra chez elle, mais qu’en est-il du lapin ? Et bien, dans sa confusion, il lui arrivait encore de pondre des oeufs ! Et depuis ce jour, quand la neige commence à fondre, et que les fleurs commencent à
fleurir, que l’air embaume leur doux parfums et la chaleur qui revient, le lapin se met à pondre ses oeufs. Ce ne sont pas des oeufs ordinaires, non ! Ils ont les couleurs de l’arc-en-ciel, bariolés, les couleurs du printemps. Les couleurs d’Eostre et de son don de la vie renouvelée.
Le printemps est toujours fêté et la Déesse honorée. Les enfants perpétuent la tradition de faire des nids dans les bois, les prés et les jardins pour accueillir les oeufs du lapin du printemps.