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 [Traduction] Introduction à l’Encyclopédie

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Iridesce
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Iridesce


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Date d'inscription : 14/04/2010

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MessageSujet: [Traduction] Introduction à l’Encyclopédie   [Traduction] Introduction à l’Encyclopédie EmptyMer 14 Avr - 18:49

Introduction à l’Encyclopédie

copyright Rosemary Ellen Guiley
Traduction et adaptation par Athénais

Il y a des siècles, les inquisiteurs et chasseurs de sorcières qui exécutaient les sorcières comme servantes du démon pensaient qu’ils rendaient ainsi service à Dieu et à l’humanité. Ils avaient à cœur d’aboutir à une société libérée de la sorcellerie, qu’ils voyaient comme une hérésie, un fléau, un mal et une plaie. Ils seraient abasourdis de constater qu’aujourd’hui la Sorcellerie ( avec un grand S ) est devenue l’une des religions à la plus forte croissance en Occident.

Comment s’est fait ce virage à 180° ?

La route qui mène des jeteurs de sorts à la spiritualité est pleine de couleurs et de secrets, de torsions, de rituels et de personnalités astreignantes. Durant son petit demi siècle en tant que religion, la Sorcellerie possède une histoire qui rivalise avec n’importe laquelle des grandes fois du monde en matière de drame, d’intrigue, de pathos et de triomphe. La Sorcellerie s’est fait une place dans le théâtre religieux œcuménique.

Traditionnellement, la sorcellerie - avec un petit s - est une pratique de sortilèges, préoccupée de sorts et de divination. Le magicien, le sorcier, ne pratiquait pas une religion mais un art magique, passé de génération dans des familles ou enseigné par des adeptes.

Les Sorcières n’ont jamais eu très bonne réputation. De manière presque universelle et depuis les temps anciens, la sorcellerie a toujours été associée à la malveillance et au mal. On n’imagine pas les sorcières capables de faire le bien, mais toujours occupées à semer le trouble et la misère dans la vie d’autrui. Les individus qui utilisaient les arts magiques pour deviner l’avenir et pour soigner se donnaient souvent beaucoup de mal pour qu’on les désigne autrement que par le terme “sorcier”.

Au sein du Christianisme, la sorcellerie fut interprétée comme une complicité avec le Diable dans son plan pour subvertir et détruire les âmes. Une furie hystérique de chasse aux sorcières monta en Europe, en Grande-Bretagne et même dans les colonies américaines, et fut saisie au vol par l'église qui y vit un moyen d’éliminer les sectes religieuses rivales, les ennemis politiques et les parias de la société. Du 14ème au 18ème siècle, des milliers de gens - peut-être même des centaines des milliers - furent torturés, emprisonnés, mutilés et exécutes pour sorcellerie. Beaucoup d’entre eux étaient innocents, dénoncés par des ennemis personnels ou torturés jusqu’à ce qu’on leur extorque une confession.

On leur fit avouer des histoires morbides de pactes avec le Diable signés de leur sang, de démons offerts en retour sous la forme d’animaux familiers qui accomplissaient leur volonté malveillante, et d’horribles fêtes appelées sabbats, où il était question d’embrasser l’anus du Diable et de rôtir des bébés pour les manger. Aucune de ces histoires n’a jamais été authentifiée par des faits, mais elles constituaient des preuves suffisantes pour condamner ceux qui les confessaient.
Les accusés avouaient également avoir fait du mal à leurs familles, amis, voisins, rivaux et ennemis. Démêler le vrai du faux là-dedans est incertain. Les pratiques de magie populaires faisaient partie de la vie quotidienne, et lancer un sort contre quelqu’un, surtout pour redresser un tort, était quelque chose de très commun. Puisque la plupart des confessions étaient obtenues sous la torture et par la peur, il est probable qu’on puisse y voir beaucoup d’exagérations et de mensonges.

Dans les colonies américaines, les puritains étaient obsédés par le mal et pensaient que le Diable les avait suivis par-delà l’océan, depuis l’Angleterre, pour les détruire. Cette paranoïa aboutit naturellement à des chasses aux sorcières, incluant celle de Salem, dans le Massachusetts, en 1692, où les histoires racontées par des filles hystériques ont suffi pour faire passer des gens de vie à trépas.

Les stigmates faits à la sorcellerie par l’inquisition et les chasseurs de sorcières demeurent encore vivaces aujourd’hui, perpétués par des films glauques, des romans où des vieilles mégères dévorent des enfants, et où des adorateurs de Satan se rassemblent dans des cercles de bougies pour entonner des chants lugubres.

La religion de la Sorcellerie naquit en Angleterre après la Seconde Guerre Mondiale, et sortit du placard à balais lorsque les lois anti-sorcellerie furent révoquées en 1953. On reproche parfois à Gerald B. Gardner, l’homme qui a plus ou moins inventé cette religion, d’avoir choisi ce terme de sorcellerie et pas un autre pour désigner ce mélange de paganisme, de magie cérémonielle et de matériel occulte qu’il a assemblé. Peut-être que le mot sorcellerie fleurait bon le secret, l’exotique et l’interdit. Il a certainement touché une corde sensible parmi le public, qui s’est immédiatement et subitement entiché des sorcières.

Gardner n’avait peut-être pas envisagé un mouvement religieux mondial, mais c’est ce qui s’en est suivi, d’abord avec l’exportation de la Sorcellerie vers les Etats-Unis, le Canada et l’Europe, puis à travers le monde. La tradition dite “gardnérienne” a rapidement muté et produit des ramifications.

Une tradition spirituelles qui réinventait les rituels païens et les déités, combinés au folklore et à la magie cérémonielle, apparut être ce que bien des gens souhaitaient. Aliénés par les rituels secs et les sombres dogmes des courants patriarcaux du Christianisme et du Judaïsme, les gens avaient faim de spiritualité fraîche et créative. La Sorcellerie - tout comme les Paganismes renaissants, les reconstructions de traditions pré-Chrétiennes et non-Chrétiennes - offraient justement cela, avec de l’indépendance, de l’autonomie, une connexion à la Nature et un contact direct avec le Divin. Pas besoin de prêtres intercesseurs, de ministres du culte et de clergé pour garder les portes de Dieu, ou de l’Au-delà. Le rôle majeur donné à l’aspect féminin de la déité, la Déesse, était également attirant. Et dans la Sorcellerie, la sensualité était honorée et célébrée, pas punie.

La religion de la Sorcellerie s’épanouit en même temps que ses cousines païennes dans la contre-culture New Age florissante des années 60 et 70, puis se consolida aux limites du courant dominant de la société. Depuis sa naissance, la Sorcellerie s’est solidifiée par endroits en codes uniformes, valeurs et noyaux durs de croyance. Mais elle demeure essentiellement fluide, en constante évolution dans ses pratiques et ses interprétations. Les pratiquants trouvent que la Sorcellerie leur apporte de l’autonomie et du pouvoir personnel, et croient qu’elle fournit un puissant sentier spirituel, à mettre sur un pied d’égalité avec tous les autres sentiers mystiques, spirituels et religieux. Il existe désormais des dizaines et des dizains de traditions sorcières et païennes, et de nouvelles naissent sans arrêt.

La Sorcellerie et le Paganisme ont survécu aux premières épreuves du temps. Ces mouvements ont pris place dans la génération du baby boom. Maintenant, les enfants et les petits enfants de ces premiers pratiquants grandissent en Wiccans et en Païens, et des jeunes gens sont attirés vers ces spiritualités en nombre toujours croissant.

Toutefois, ce fichu mot “sorcellerie” évoque encore Satan, le mal et la magie noire pour les “non-initiés”. Depuis des dizaines d’années maintenant, les Sorcières ont débattu pour savoir s’il fallait ou non remplacer ce terme par un autre ne transportant pas des bagages aussi négatifs avec lui. Certains ont adopté les termes Wicca et Wiccan pour se décrire, et pour décrire leur religion, mais également pour distinguer ce qu’ils sont et font, de la magie folklorique.

De nos jours, la plupart des Sorciers tiennent à utiliser ces termes de Sorcière et Sorcellerie, et pensent que le public doit et peut être rééduqué sur leur signification. Ils ont fait un bout de chemin, puisque les églises Wicca/Sorcières sont à présent reconnues légalement. Les jours sacrés des Sorcières ont gagné une reconnaissance officielle, et aux USA, les militaires Wiccans morts à la guerre ont gagné le droit d’obtenir un pentacle sur leur pierre tombale, car c’est leur symbole religieux.

C’est un vrai défi de rassembler les différents types et définitions de la sorcellerie dans une encyclopédie. Il y a d’abord la sorcellerie en tant qu’art magique, où il est question de lancer des sorts pour faire le bien ou le mal, de guérison et de divination. Puis il y a la sorcellerie selon l’inquisition, la soit-disant vénération du Diable. Et puis il y a la Sorcellerie en tant que religion. Les trois s’interpénètrent, et sont toutes abordées dans ce volume. La plupart des entrées traitent de l’histoire et de l’évolution de la sorcellerie en Occident, bien que quelques unes touchent aussi d’autres cultures.

J’utilise l’initiale s minuscule pour décrire les pratiques populaires et la sorcellerie selon l’inquisition, et un S majuscule pour référer à la religion moderne. J’ai aussi utilisé, dans ce dernier cas, les termes Wicca et Wiccan. De la même façon, j’utilise un p minuscule pour les références pré-chrétiennes au paganisme, et un P majuscule pour tout ce qui concerne les traditions religieuses païennes modernes. La Sorcellerie comme religion moderne est considérée comme une forme de Paganisme, mais il y a beaucoup de formes de Paganisme qui ne sont pas de la Sorcellerie.

Nous aborderons les thèmes du folklore, les procès et événements historiques, les biographies, les descriptions de croyances, rites et pratiques, et bien d’autres sujets. (…)

La Sorcellerie est un sujet d’intérêt et d’étude tenace. D’un côté, elle touche au côté sombre de l’occulte et au bas-ventre de la nature humaine. D’un autre côté, elle ouvre à un royaume de lumière spirituelle.

L’Eglise peut bien ne jamais officiellement s’excuser pour l’Inquisition, qui a détruit beaucoup de gens et pas uniquement des sorcières. Il se peut que le succès de la Sorcellerie soit un contrecoup karmique pour cette campagne de terreur menée au nom de la religion.
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