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Bibliothèque de textes traduits ou d'articles concernant les Traditions de la Déesse et la Sorcellerie, en libre consultation. Ceci est un forum SANS AUCUN COMMENTAIRE, un maximum de textes bruts sont mis en ligne pour une consultation silencieuse.
 
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 [Traduction] La Déesse - Starhawk

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AuteurMessage
Iridesce
Bibliothécaire
Iridesce


Messages : 248
Date d'inscription : 14/04/2010

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MessageSujet: [Traduction] La Déesse - Starhawk   [Traduction] La Déesse - Starhawk EmptyDim 18 Avr - 21:09

Spiral Dance - Starhawk
traduction : CTP

Le
symbolisme de la Déesse s’est chargé d’un pouvoir électrisant sur les
femmes modernes. La redécouverte des anciennes civilisations
matriarcales nous a donné un profond sens de fierté envers l’habilité
des femmes à créer et à maintenir une culture. Elle a exposé les
mensonges d’un passé patriarcal et nous a donné des modèles de force et
d’autorité féminines. Aujourd’hui encore, nous reconnaissons la Déesse.
Ancienne et primitive, la première des déités, patronne de la chasse à
l’âge de pierre et des premiers semeurs de graines ; sous les conseils
de laquelle les troupeaux ont été domestiqués, les herbes médicinales
découvertes pour la première fois, à l’image de laquelle les premières
œuvres d’art furent créées ; Celle pour qui les pierres furent levées ;
Celle qui était l’inspiration du chant et de la poésie. Elle est le pont
sur lequel nous pouvons traverser les gouffres qui nous habitent, crées
par notre conditionnement social, et ainsi renouer avec nos potentiels
perdus. Elle est le bateau au sein duquel nous naviguons sur les eaux de
notre moi profond, explorant les mers intérieures méconnues. Elle est
la porte par laquelle nous accédons au futur. Elle est le chaudron dans
lequel nous, qui avons été désassemblés, mijotons jusqu’à ce que nous
redevenions un. Elle est le passage vaginal par lequel nous sommes nés.

Une
vue d’ensemble historique et multi culturelles de la Déesse et de ses
symboles exigerait plusieurs volumes et je me m’y essaierai pas dans
l’espace limité de ce livre alors même que beaucoup de matière
intéressante est déjà disponible sur ce sujet 2. Au lieu de cela, je
vais me limiter à l’évocation de la Déesse telle qu’elle est perçue dans
la sorcellerie et me focaliser sur sa fonction et sa signification pour
les femmes et les hommes aujourd’hui.

Les gens me demandent
souvent si je crois en la Déesse. Je réponds « Croyez-vous aux pierres ?
» Il est extrêmement difficile pour les occidentaux de saisir le
concept d’une déité manifeste. La phrase « croire en » implique
elle-même que nous ne pouvons pas connaître la Déesse, qu’Elle est
quelque chose d’intangible, d’incompréhensible. Mais nous ne croyons pas
aux pierres. Nous pouvons, les voir, les toucher, les déterrer de notre
jardin ou empêcher les petits enfants de se les jeter les uns aux
autres. Nous les connaissons, nous nous connectons à elles. En
sorcellerie, nous ne croyons pas en la Déesse, nous nous connectons à
Elle ; A travers la lune, les étoiles, l’océan, la terre, à travers les
arbres, les animaux, à travers les autres êtres humains, à travers
nous-mêmes. Elle est là. Elle est à l’intérieur de chacun de nous. Elle
est le cercle complet : terre, air, feu, eau et essence - corps, esprit,
âme, émotions, changement.
La Déesse est avant tout terre,
obscurité, la mère nourricière qui engendre toute vie. Elle est le
pouvoir de la fertilité et de la génération. ; L’utérus et aussi la
tombe accueillante, le pouvoir de la mort. Tout provient d’Elle, tout
lui revient. En tant que terre, elle est aussi la vie végétale, les
arbres, les herbes et les graines qui maintiennent la vie. Elle est le
corps et le corps est sacré. Utérus, poitrine, ventre, bouche, vagin,
pénis, os et sang. Nul endroit du corps n’est taché du concept de pêché.
Naissance, mort, décomposition sont des phases du cycle aussi sacrée
l’une que l’autre. Lorsque nous mangeons, dormons, faisons l’amour, ou
éliminons nos déchets corporels, nous manifestons la Déesse.

La
Déesse Terre est aussi air et ciel, la Reine Céleste du Paradis, la
Déesse Etoile, maîtresse des choses ressenties mais non vues : De la
connaissance, de l’esprit et de l’intuition. Elle est la muse qui
éveille toutes les création de l’esprit humain. Elle est l’amant
cosmique, l’étoile du matin et du soir, Vénus qui apparaît à la saison
des amours. Magnifique et scintillante, elle ne peut jamais être saisie
ou pénétrée ; L’esprit est toujours conduit de plus en plus loin sur la
voie de la connaissance de l’incompréhensible, sur le chemin de
l’évocation de l’inexprimable. Elle est l’inspiration qui vient avec
l’air inhalé.

La Déesse céleste est perçue comme la lune qui est
liée aux cycles mensuels de saignement et de fertilité. La femme est la
lune terrestre, la lune est l’œuf céleste dérivant dans l’utérus du
ciel, dont le sang menstruel est la pluie fertilisante et la douce
rosée, qui régit les marées des océans, l’océan le premier utérus de la
vie sur Terre. Ainsi la lune est également maîtresse des eaux : les
vagues de la mer, les ruisseaux , les sources, les rivières qui sont les
artères de la Terre Mère, des lacs, des puits profonds et des étangs
cachés, et des sentiments et des émotions qui nous submergent comme des
vagues.

Le triple aspect de la lune devient quintuple, l’étoile à
cinq branches de la naissance, de l’initiation, de la maturité, de la
réflexion et de la mort. La Déesse est présente dans le cycle entier de
la vie. Les femmes sont valorisées et respectées tant au vieil qu’au
jeune âge.

La naissance et l’enfance, bien sûr, sont communes à
toutes les cultures. Mais notre société n’a pas, jusque récemment,
conceptualisé le stade de l’initiation, de l’exploration personnelle et
de la découverte de soi, comme cela est nécessaire aux femmes. On
attendait des filles qu’elles passent directement de l’enfance au
mariage et à la maternité -passant du contrôle des pères au contrôle des
maris. Une initiation demande du courage et de l’indépendance, traits
de caractère que les filles n’étaient pas encouragées à développer.
Aujourd’hui, le stade de l’initiation peut impliquer d’établir une
carrière, d’explorer divers types de relations ou de développer sa
créativité. Les femmes qui ont manqué cette étape dans leur jeunesse
trouvent souvent nécessaire d’y revenir plus tard dans leur vie. Les
étapes ultérieures de la vie ne peuvent être expérimentées pleinement
qu’après que l’initiation a été complétée et qu’un soi individualisé a
été formé.
L’étape de la maturité est aussi appelée « accomplissement
» et c’est l’étape de la pleine créativité. Les relations
s’approfondissent et prennent la forme de l’engagement. Une femme peut
choisir de materner des enfants ou de nourrir une carrière, un projet ou
une cause. Un artiste ou un écrivain atteint la maturité de son style.

Les
créations, qu’elles soient enfants, poèmes ou organisations, prennent
vie d’elles-mêmes. Lorsqu’elles deviennent indépendantes et que leurs
exigences diminuent, l’étape de la réflexion est atteinte. Avec l’âge
vient une nouvelle initiation, celle-ci moins active physiquement mais
approfondie par les perspicacités de l’expérience. Le vieil âge, en
sorcellerie, est vu très positivement comme le moment où l’activité a
évolué en sagesse. Il mène à l’initiation finale qu’est la mort.
Les
cinq étapes sont matérialisées dans nos vies mais peuvent être vues au
travers de chaque nouvelle entreprise ou projet créatif. Chaque livre,
chaque peinture est d’abord né d’une idée. Nous subissons alors une
période initiatrice d’exploration qui est parfois effrayante, parce que
nous sommes contraints d’apprendre de nouvelles choses. Quand nous
commençons à être à l’aise avec une nouvelle compétence ou un nouveau
concept, le projet peut être consommé. Il existe indépendamment ; alors
nous le laissons aller, d’autres gens lisent le livre, admirent la
peinture, dégustent le plat ou appliquent le savoir que nous avons
enseigné. Finalement, le projet prend fin, meurt et nous passons à autre
chose.
Le pentacle, toutes les feuilles à cinq pointes et toutes les
fleurs à cinq pétales sont consacrées à la Déesse en tant que figure à
cinq branches. La pomme est spécialement son emblème car lorsqu’elle est
coupée en travers, les graines incorporées forment un pentacle.

La
nature de la Déesse n’est jamais unique, où qu’Elle apparaisse, elle
incarne chacun des pôles de la dualité-La vie dans la mort et la mort
dans la vie. Elle a des milliers de noms, un millier d’aspects. Elle est
la vache laitière, l’araignée tissant, l’abeille avec son aiguille
perçante. Elle est l’oiseau de l’esprit et la truie qui mange ses
propres petits. Le serpent qui mue et se renouvelle, le chat qui voit
dans le noir, la Patronne de l’amour et de la mort, qui réalise toutes
les possibilités. Elle apporte à la fois confort et souffrance.

Il
est facile de répondre au concept de la Déesse par l’idée de Muse ou de
Mère, d’inspiration, de nutrition et de pouvoir curatif. Il est plus
difficile de comprendre la Déesse en tant que Destructrice. Le dualisme
Judéo-Chrétien nous a conditionnés à penser la destruction comme
synonyme du Mal (bien que, La Déesse le sait, le Jéhovah de l’ancien
testament était bien loin de toute douceur et luminosité). La plupart
d’entre nous vit loin de la nature, coupée de toutes les expériences qui
rappellent constamment aux gens « primitifs » que tout acte de création
est un acte d’agression. Pour créer un jardin, vous devez arracher les
mauvaises herbes, écraser les escargots, tailler des plants alors mêmes
qu’ils se tournent vers la lumière. Pour écrire un livre, vous devez
détruire brouillon après brouillon votre propre travail, découpant les
paragraphes et rayant des mots et des phrases entières. La création pose
le principe du changement et tout changement implique la destruction de
ce qui était auparavant.

La Créatrice/Destructrice est présente
dans le feu qui détruit tout ce dont il se nourrit afin de créer de la
chaleur et de la lumière ; Le feu est le foyer nourricier, le feu
créatif de la forge, le bon feu de joie des célébrations. Mais la Déesse
est aussi le feu enragé de la colère.

Le pouvoir de la colère
est difficile à affronter. Nous identifions la colère à la violence et
les femmes ont été conditionnées pour ressentir que leur colère est
mauvaise et inacceptable bien que la colère soit une manifestation de la
force vitale. C’est une émotion de survie, un signal d’alarme indiquant
que quelque chose dans notre environnement nous menace. Le danger
déclenche une réponse physique, psychique et émotionnelle qui mobilise
notre énergie afin de changer la situation. Etres humains, nous
répondons aux attaques verbales et émotionnelles, comme les menaces, qui
attisent la colère. Mais lorsque nous ne pouvons admettre notre propre
colère, au lieu de reconnaître la menace dans notre environnement, nous
faisons une mauvaise expérience de nous-mêmes. Au lieu d’exploser afin
de changer notre environnement, notre énergie devient prisonnière de nos
efforts internes de répression et de contrôle.
La Déesse libère
l’énergie de notre colère. Celle-ci est vu comme sacrée et son pouvoir
est purifié. Comme un feu de forêt dans un lieu sauvage imperturbé, elle
balaie les sous bois pour que les plants de notre créativité puissent
recevoir la lumière nourrissante du soleil. Nous contrôlons nos actions.
Nous n’essayons pas de contrôler nos sentiments. La colère devient une
force qui relie, qui engendre d’honnêtes confrontations et
communications avec les autres.

J’ai évoqué la Déesse comme un
symbole psychologique et aussi comme une réalité manifeste. Elle existe
et nous La créons. Les symboles et attributs associés à la Déesse
parlent au conscient et à travers lui au Moi profond . Ils nous
éveillent émotionnellement. Nous savons que la Déesse n’est pas la lune.
Mais nous continuons de nous réjouir de sa lumière luisant à travers
les branches. Nous savons que la Déesse n’est pas une femme mais nous
répondons avec amour comme si elle l’était et donc nous nous connectons
émotionnellement à toutes les qualités abstraites cachées derrière le
symbole.

De nombreuses formes et symboles représentent la Déesse.
Les yeux, qui de façon schématique sont aussi des seins, symbolisent
ses puissances nourricières et le don de la vision intérieure. Le
croissant représente la lune : un croissant qui croît puis qui décroît,
dos à dos, devient le labrys, ou la double hache, l'arme des cultures de
la Déesse. Les triangles, les ovales, les losanges, les formes de
l'appareil génital féminin, sont Ses symboles également. Durant son
apprentissage, l'initié apprend à visualiser les symboles, à méditer sur
eux et à jouer avec eux dans son imagination jusqu'à ce qu'ils lui
révèlent leur sens directement.


La charge de la Déesse, au
début de ce chapitre, reflète la compréhension de l’Art de la Déesse.
Elle commence avec une longue liste de noms de la Déesse, constituée à
partir de plusieurs cultures. Celles-ci ne sont pas perçues comme des
êtres distincts mais plutôt comme les différents aspects d’un même être
formé de tous les êtres. Les noms utilisés peuvent changer en fonction
des saisons ou des préférences de l’invocateur. Par exemple, la Déesse
pourrait être nommée Coré au printemps, d’après l’aspect de la jeune
fille de la Déesse grecque. Une sorcière à l’héritage juif pourrait
invoquez l’ancienne Déesse des Hébreux, Ashimah ou Asherah. Une sorcière
afro-américaine pourrait préférer Yemaya, la Déesse ouest-africaine de
la mer et de l’amour 3. Dans la plupart des traditions de l’Art, le nom
véritable de la Déesse est censé incarner le grand pouvoir, et est donc
gardé secret, révélé seulement aux initiés. Les noms à usage public les
plus utilisés sont Diane, pour la Déesse de la lune, et Aradia, sa
fille, dont la légende raconte qu’elle fut envoyée sur Terre pour
libérer les gens en leur enseignant les arts de la magie 4.

«
Besoin quelconque » réfère à la fois aux besoins spirituels et
matériels. En sorcellerie, il n’y a pas de distinction. La Déesse est
présente dans la nourriture que nous mangeons, les gens que nous aimons,
le travail que nous accomplissons, les maisons dans lesquelles nous
vivons. Il n’est pas considéré ignoble de demander les biens et le
confort dont on a besoin. « Travaillez pour vous-même et vous verrez que
votre Moi est partout » est une déclaration issue de la tradition
Faery. C’est à travers le monde matériel que nous nous ouvrons à la
Déesse. Mais la sorcellerie reconnaît aussi que lorsque les besoins
matériels sont satisfaits, des attentes et des besoins plus profonds
peuvent surgir. Ils ne peuvent être satisfaits qu’en se connectant avec
les forces internes dispensatrices de vie et nourricières que nous
appelons la Déesse.

Le coven se réunit à la pleine lune, en
l’honneur de la Déesse alors à son apogée. On considère les marées du
pouvoir subtil plus fortes lorsque la lune est pleine. La Déesse est
identifiée à l’énergie lunaire qui fructifie, qui illumine l’obscurité
secrète, au pouvoir féminin des marées, vibrant, qui croît et qui
décroît en harmonie avec le flux menstruel de la femme. Le soleil est
identifié à son côté opposé masculin, le Dieu, dont les festivités sont
célébrées lors des huit jours de pouvoir du cycle solaire.

La
Déesse est la libératrice et il a été dit que « son service est parfaite
liberté » 5. Elle est la libératrice parce qu’elle est présente dans
nos plus profonds comportements et émotions qui toujours et
inévitablement effraient les systèmes conçus pour les contenir. Elle est
amour et colère, et refuse de se conforter dans l’ordre social. « Etre
libre de toute soumission » signifiait jadis que, à l’intérieur du
cercle rituel, tous étaient égaux, qu’ils furent paysans, serfs ou
nobles dans le monde extérieur. L’esclavage aujourd’hui peut être mental
et émotionnel aussi bien que physique : L’esclavage des points de vue
fixes, des idées conditionnées, des croyances aveugles, de la peur. La
sorcellerie demande une certaine liberté intellectuelle et le courage de
confronter nos propres suppositions. Ce n’est pas un système de
croyance, c’est une attitude de joie et d’émerveillement pour le monde
constamment auto-renouvelée.
Le corps nu représente la vérité, la
vérité qui est plus profonde que l’apparence sociale. Les sorcières
officient nues pour plusieurs raisons : comme un moyen d’établir une
certaine intimité et de laisser tomber les masques sociaux, parce que le
pouvoir est plus facilement élevé de cette manière et parce que le
corps humain lui-même est sacré. La nudité est un signe que la loyauté
d’une sorcière est envers la vérité avant toute idéologie ou toute
illusion réconfortante.

Les rituels sont joyeux et plaisants. Les
sorcières chantent, festoient, dansent, rient, plaisantent et s’amusent
au cours des rituels. La sorcellerie est sérieuse, mais pas pompeuse ou
solennelle. Comme dans le Judaïsme hassidique ou le yoga Bhakti, la
joie et l’extase sont vues comme les voies du divin. « L’extase de
l’esprit » n’est pas séparée de la « joie sur Terre ». L’une mène à
l’autre -et ne peuvent pas non plus être véritablement accomplies sans
l’autre. Les joies terrestres non reliées au profond sentiment du
pouvoir de la Déesse deviennent mécaniques, sans signification – de
simples sensations qui perdent déjà leur intérêt. Mais les extases
spirituelles qui essaient d’échapper aux sens et au corps deviennent
également arides et sans racines, drainant la vitalité au lieu de la
nourrir.

4. Charles Leland, Aradia, Le Gospel des sorcières (New
York : Weiser, 1974)
5. « Il a été dit de la Déesse couronnée de
lotus dans les mystères corinthiens, longtemps avant que cette phrase ne
fusse appliquée au Dieu-Père idéalement bénin , ‘Son service est
parfaite liberté’ » (Graves, p.485).

La loi de la Déesse est l’amour : L’amour sexuel passionné, l’affection
chaleureuse des amis, le fier amour protecteur d’une mère pour son
enfant, la profonde camaraderie d’un coven. Il n’y a rien d’amorphe ou
de superficiel en ce qui concerne l’amour dans la religion de la Déesse.
Il est toujours spécifique, dirigé vers des individus réels et non vers
de vagues concepts d’Humanité. L’amour inclut les animaux, les plantes,
la terre elle-même – « Tous les êtres » pas seulement les êtres
humains. Cela nous inclut nous et toutes nos qualités humaines
faillibles.

Ceridwen est l’une des formes de la Déesse Celte, et
son chaudron est le chaudron-ventre de la renaissance et de
l’inspiration. Au fondement du mythe Celte, le chaudron de la Déesse
ramenait les défunts guerriers à la vie. Il fut volé en faveur du monde
souterrain, et les héros qui combattirent pour son retour étaient les
prédécesseurs du Roi Arthur et de ses chevaliers, qui partirent en quête
de son incarnation ultérieure, le Saint Graal. L’au-delà celtique est
appelé le Pays de la Jeunesse ; et le secret qui ouvre sa porte se
trouve dans le chaudron. Le secret de l’immortalité réside dans le fait
de voir la mort comme partie intégrante du cycle de la vie. Rien de
l’univers ne se perd jamais. La renaissance peut être vue dans la vie
elle-même, où chaque fin apporte un nouveau commencement. La plupart des
sorcières croient en une certaine forme de réincarnation. Ce n’est pas
tant une doctrine qu’un sentiment instinctif croissant d’un point de vue
mondiale qui voit tous les événements comme des processus persistants.
Nous nous renouvelons et renaissons continuellement lorsque nous buvons
pleinement et sans peur à la « coupe du vin de la vie ».

L’amour
de la Déesse est inconditionnel. Elle ne demande pas de sacrifice –
Aussi bien humain qu’animal – Elle ne veut pas non plus que nous
sacrifiions nos besoins et désirs légitimes d’humain. La sorcellerie est
une religion de célébration de soi, pas d’abnégation de soi. Le
sacrifice est inhérent à la vie, dans une évolution constante qui
apporte des pertes constantes. Les offrandes : Un poème, une peinture,
une poignée de graines, peuvent exprimer notre gratitude pour ses dons,
mais seulement lorsqu’ils sont faits librement, et non par sentiment
d’obligation.
Dans le passage de la Déesse Etoile, nous voyons
l’imagerie de l’encercleuse céleste, la lune, les eaux, la terre
verdoyante de laquelle tout provient et à laquelle tout doit retourner.
Elle est « l’âme de la nature » qui vivifie toute chose.

N’importe
quel acte basé sur l’amour et le plaisir est un rituel de la Déesse.
Son œuvre peut prendre n’importe quelle forme et opérer n’importe où,
elle ne requiert pas de liturgie, de cathédrales, de confessions. Son
essence est la reconnaissance, au sein du plaisir, de sa source la plus
profonde. Le plaisir, alors, n’est pas superficiel mais devient une
profonde expression de la force vitale, un pouvoir unissant qui nous
relie aux autres, et non la simple sensation de satisfaire nos propres
besoins isolés.

La sorcellerie reconnaît que toute vertu devient
un vice à moins qu’elle ne soit équilibrée par son propre opposé. La
beauté, lorsqu’elle n’est pas soutenue par la force est insipide, sans
vie. Le pouvoir est insupportable lorsqu’il n’est pas tempéré par la
compassion. L’honneur, à moins d’être équilibré par l’humilité, devient
arrogance ; Et l’hilarité, lorsqu’elle n’est pas approfondie par le
respect, devient simple superficialité.
Finalement, nous apprenons le
mystère – Qu’à moins de trouver la Déesse en nous, nous ne La
trouverons jamais en dehors. Elle est à la fois interne et externe ;
Aussi solide qu’une pierre, aussi changeante que notre propre image
interne d’Elle. Elle est présente en chacun d’entre nous – Alors où
d’autre devrions nous regarder ?

La Déesse est « la fin du désir
», son but et son achèvement. En sorcellerie, le désir lui-même est vu
comme une manifestation de la Déesse. Nous ne recherchons pas à
conquérir ou à échapper à nos désirs. Nous cherchons à les accomplir. Le
désir est le ciment de l’univers, il lie l’électron au noyau, la
planète au soleil – Et ainsi crée la forme, crée le monde. Suivre le
désir jusqu’à sa fin, c’est s’unir avec ce qui est désiré, devenir un
avec lui, avec la Déesse. Nous sommes déjà un avec la Déesse - Elle est
avec nous depuis le commencement. Alors l’accomplissement devient, non
pas un problème d’auto indulgence, mais de conscience de soi.

Pour
les femmes, la Déesse est le symbole du soi intime et le pouvoir
bénéfique, nourricier, libérateur à l’intérieur de la femme. Le cosmos
est modelé sur le corps de la femme, qui est sacré. Toutes les phases de
la vie sont sacrées : L’âge est une bénédiction, pas une malédiction.
La Déesse ne limite pas les femmes au corps, Elle éveille l’esprit, et
l’âme, et les émotions. A travers Elle, nous pouvons connaître le
pouvoir de notre colère et de notre agressivité, aussi bien que le
pouvoir de notre amour.
Pour un homme, la Déesse, tout en étant la
force vitale universelle, est sa propre face féminine cachée. Elle
incarne toutes les qualités que la société lui apprend à ne pas
reconnaître en lui. Sa première expérience d’Elle peut paraître quelque
peu stéréotypée ; Elle sera l’amant cosmique, la douce nourricière,
l’autre éternellement désiré, la muse, tout ce qu’il n’est pas.
Lorsqu’il devient plus entier et plus conscient de ses propres qualités
féminines, Elle semble changer afin de lui montrer un autre visage,
tenant toujours le miroir qui reflète ce qui reste insaisissable pour
lui. Il peut La poursuivre pour toujours et Elle lui échappera, mais à
travers la tentative, il grandira, jusqu’à ce que lui aussi apprenne à
La trouver à l’intérieur.

Invoquer la Déesse, c’est éveiller la
Déesse à l’intérieur, pour devenir, un instant, cet aspect que nous
invoquons. Une invocation canalise le pouvoir à travers une image
visualisée de la Divinité. Dans certains covens, une Prêtresse est
choisie pour représenter la Déesse aux yeux des autres. Dans nos covens,
Elle est invoquée en chaque membre du cercle.
Une invocation peut
être une série de poèmes, ou de la musique, chantés ou prononcés par un
individu ou le groupe. Dans nos covens, nous chantons habituellement en
groupe, parfois sans prononcer de mots et spontanément, parfois en
utilisant une série de phrases qui est répétée encore et encore. Un
chant à voix multiples impliquera parfois une Prêtresse en train de
répéter une ligne rythmique simple – « Tout ce qui sauvage et libre »,
par exemple – Pendant qu’une autre personne chante un cycle répétitif – «
Feuille verte de bourgeon /Feuille de bourgeon brille », etc. (voir
plus bas) – Et une troisième personne, un long texte poétique, alors que
le coven entier récitera doucement les sons des voyelles. Il est
impossible de reproduire l’effet sur cette page imprimée,
malheureusement, mais les mots fondamentaux suivent. Lorsque vous
utilisez les invocations données ici, s’il vous plaît, jouez avec elles,
expérimentez les avec des mélodies et des psalmodies**, réarrangez les,
combinez les, intervertissez les, changez les, et inspirez vous en pour
créer les vôtres.
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[Traduction] La Déesse - Starhawk
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