[Traduction] La Porte du Bois Vert - Marian Green

La Porte du Bois Vert
Extrait de "A Witch Alone" de Marian Green, chapitre V “Journey to the Otherworld”
Traduction Kirei
Ligue Wiccane Eclectique

Tout d’abord visualisez un manteau de laine marron, très doux enroulé autour de vous. Sentez sa texture plaisante, sa chaleur, son confort. Il vous protège, vous rends moins sujet aux autres pensées qui pourraient vous déranger. Maintenant, toujours enveloppé dans le manteau de protection, vous vous levez et vous remarquez que vous vous tenez sur un petit sentier étroit qui traverse un champ de fleurs sauvages. C’est une belle journée ensoleillée, une brise légère caresse votre joue. Vous sentez l’odeur du foin, de la multitude des fleurs qui vous entourent, et le vent sauvage qui souffle librement ! Vous entendez le bruit des bourdons, des criquets, de tous les insectes cachés dans les fleurs, et le vent qui fait bruisser l’herbe. Pour le reste c’est vraiment très calme.

Vous commencez à avancer sur le sentier, il descends une colline en pente douce et se dirige vers un petit bouquet d’arbres. Vous marchez paisiblement sous le soleil. Vous arrivez bientôt près du bosquet, les arbres ont leur feuillage estival, d’un vert prononcé. Parmi eux vous reconnaissez de jeunes chênes, de petits frênes, le vert très sombre du houx, Vous passez du soleil à l’ombre fraîche et commencez à entendre le gazouillis des oiseaux et le bruissements de la brise dans les branches. Vous vous arrêtez, la lumière est plus faible ici.

Après quelques instants, quelque chose de lumineux attire votre regard, vous avancez entre les troncs des arbres. Vous voyez l’herbe luxuriante et les fleurs blanches et mauves qui bordent le chemin. Vous commencez à sentir d’autres présences, peut-être seulement des oiseaux ou de petits animaux ou alors ces esprits que l’on trouve partout dans la nature.

Vous avancez avec précaution, les arbres sont plus proches les uns des autres ici, et le sentier est un tapis d’humus. Vous regardez autour de vous, ne sachant pas de quel côté vous diriger.
Vous vous retournez pour retrouver le sentier que vous venez d’emprunter mais il a disparu. Les branches pleines de feuilles vous frôlent les cheveux et les troncs des arbres ont l’air de se rapprocher. Une lumière verte et obscure vous entoure et vous commencez à vous sentir perdu et seul. Devant vous se forme une arcade, deux sorbiers se penchant l’un vers l’autre, et de l’autre coté une clairière plus éclairée semble offrir un chemin plus sûr. Vous frayez votre chemin au travers des branches basses, çà et là vous sentez le parfum poivré des fleurs de sorbiers entre -ouvertes. Vous avez l’impression qu’une porte vers la lumière s’ouvre pour vous alors que vous passez entre les minces troncs gris - verts. Devant vous se trouve un arbre tombé, autour duquel sont enlacées du lierre et des lianes, mais une partie du tronc est à découvert, et, reconnaissant, vous vous asseyez pour vous reposez un moment.

La lumière qui semblait baisser sous les arbres commence à reprendre en intensité et chaque feuille scintillent et chatoient dans les rayons du soleil. Les oiseaux chantent tous en choeur. Autour de vous le vent souffle dans les branches, et soulève la poussière du chemin. Alors que vous ressentez tout cela à la fois, une autre grande présence surgit près de vous, et une voix semblable à une cloche se fait entendre derrière vous.

“Bienvenue, mon enfant, pourquoi as tu traversé la Porte au Coeur du Bois Vert ?”
Vous essayez de vous retournez pour voir qui est là, mais votre corps vous en empêche et tout ce que vous apercevez du coin de l’œil est une ombre verte. Après quelques difficultés vous réussissez finalement à parler et à répondre. De nouvelles questions suivent, et vous répondez pendant ce qui semble être un long moment.

Au bout d’un temps le silence se fait autour de vous, la lumière baisse, les chants des oiseaux s’éteignent, et les arbres sont immobiles. Vous vous retournez et entre - apercevez seulement une cape verte qui disparaît entre les troncs des arbres, une figure de grande taille se déplaçant vite dans l’obscurité des feuilles. Pendant quelques instants vous réfléchissez sur ce qui vient de se dire, ensuite vous vous relevez doucement.

En regardant de l’autre coté de l’arche de sorbiers vous voyez le sentier, maintenant tout à fait dégagé et droit. Vous l’empruntez. Les arbres qui semblait se rapprocher de vous, caressent maintenant votre chevelure avec délicatesse, vous donnant leur bénédiction. Le parfum de la verdure, des fleurs sauvages et de l’humus emplit vos narines, et vous respirez profondément ce bon air frais. Vous quittez le bois, remarquant à quel point il semble petit et les arbres familiers. Vous traversez la prairie en fleurs, en étant, cette fois encore, touché par les couleurs des fleurs, la texture des herbes, le gazouillement des passereaux qui volent au dessus de vous et les murmures graves des abeilles.

Alors que vous regardez autour de vous le paysage devient sombre et brumeux. Vous vous sentez très heureux et détendu, ces images, impressions et expériences se gravent en vous. Vous êtes bientôt près à ouvrir les yeux et à retourner doucement mais complètement dans votre monde familier. Revenez et souvenez vous.