Quand un membre du coven s'en va
Dave et Ann Finnin - in The Forge of Tubal Cain
Traduction / Adaptation par Athénaïs
Quelques personnes, en dépit de tous nos avertissements et préparations, ont quand même craqué mentalement et émotionnellement sous la pression intense de leur année d’apprentissage. Cela se déroulait toujours exactement de la même manière. Au départ, un membre commençait à ne plus venir aux cercles, préparant souvent pour cela une panoplie d’excuses. Peu de temps après, plus d’excuses : la personne cessait tout simplement de venir. Puis, les accusations commençaient, habituellement la personne se plaignait d’être maltraitée par un autre membre du cercle. Avec de l’attention et un questionnement précis, ce qui montait le plus souvent à la surface, était que la personne accusée avait soit exactement les mêmes problèmes comportementaux que l’accusateur, qui les lui reprochait mais ne les voyait pas chez lui-même. Ou bien la personne accusée avait refusé d’une manière ou d’une autre “faire avec”, ou de laisser s’exprimer le problème de l’accusateur.
Ensuite, la personne troublée venait nous voir pour nous demander de “faire quelque chose” à propos de la personne “maltraitante”. Bien souvent, la personne accusée n’avait pas la moindre idée de ce qui avait pu aboutir à cette situation, ne comprenait absolument pas, et tentait des manoeuvres de réconciliation qui engendraient toujours plus d’accusations de conspiration ou de favoritisme.
Finalement la personne troublée coupait toute relation avec le cercle en prenant pour prétexte des accusations sans aucun fondement et sans aucun sens. Tous les troubles et les difficultés éventuellement reliés à ce départ étaient portés au blâme des autres membres du coven individuellement, ou du coven dans sa totalité – jamais à celui de la personne qui l’avait quitté ; et l’on entendait ensuite de sordides histoires concernant le coven, où l’ex-membre se posait en pauvre victime de la liste interminable de notre cruauté et des tortures que nous lui avions infligées. L’une de ex-membres m’a rappelée un jour, en m’accusant sur un ton totalement hystérique de faire des rituels pour essayer de l’influencer, et exigeant que j’arrête ça tout de suite. Bien évidemment, personne n’avait entrepris de rituels la concernant, pour la simple et bonne raison que, à ce moment-là, tout le monde était tellement fatigué de ses petits jeux de manipulation que personne ne voulait avoir affaire à elle de près ou de loin.
Ces accusations fausses étaient d’autant plus pénibles que ces personnes avaient été jadis une soeur, un frère bien aimé, et que nous avions fait tout ce que nous avions pu pour résoudre la situation d’une manière juste et équitable. Peut-être n’avions nous pas réussi. Nous sommes, après tout, seulement des humains. Peu d’entre nous disposaient d’une formation professionnelle pour résoudre ce type de problèmes. Nous étions en colère, profondément blessés, particulièrement lorsque nous nous retrouvions accusés d’avoir fait des choses que nous n’avions non seulement pas faites, que nous avions fait tout notre possible pour éviter, au prix de gros efforts ou de sacrifices personnels. Nous n’étions certainement pas parfaits, mais nous n’avions promis la perfection à personne. Cela faisait déjà assez mal de voir quelqu’un qu’on aimait quitter le cercle, mais voir de telles personnes recourir délibérément au mensonge dans une tentative désespérée pour justifier leurs actions et briser notre réputation, c’était pire encore.