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 [Traduction] Recherches sur le Sabbat de Samhain - Janet et Stewart Farrar

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Iridesce
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Iridesce


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MessageSujet: [Traduction] Recherches sur le Sabbat de Samhain - Janet et Stewart Farrar   [Traduction] Recherches sur le Sabbat de Samhain - Janet et Stewart Farrar EmptyMer 16 Juin - 6:35

in A Witches Bible
Traduction et adaptation par Athénaïs
Note d'Athénaïs : comme pour toutes les traductions des Farrar et des textes gardnériens / alexandriens en général, j'abrège Grande Prêtresse en GPS et Grand Prêtre en GP.



La Veillée du 1er Novembre, début de l’Hiver celtique, est la contrepartie sombre de la Veillée de Mai qui accueille l’Eté. Davantage encore que cela, pour les Celtes le premier Novembre était le début de l’année elle-même, et les festivités de Samhain marquaient la veillée du Nouvel An, ce moment mystérieux qui n’appartient ni au passé ni au présent, ni à ce monde, ni à l’Autremonde. Samhain ( que l’on prononce Saow-ynn ) est le nom Gaelique du mois de Novembre ; Samhuin ( prononcé Sav-enye ) est le mot Gaelique pour désigner la Toussaint, le 1er Novembre.

Pour les bergers d’antan, dont les troupeaux étaient nourris par l’agriculture primaire, ou à défaut, pas nourris du tout, continuer de soigner le troupeau entier pendant l’hiver n’était tout simplement pas possible, alors ils gardaient en vie un minimum de bêtes susceptibles d’engendrer, et le reste était abattu, la viande salée – seule manière à l’époque de préserver de la viande. ( Et origine, sans aucun doute, de l’usage traditionnel du sel en magie comme « désinfectant » préservant de tout mal psychique ou spirituel. ) On procédait aux abattages et aux salaisons aux alentours de Samhain, et il n’est pas difficile d’imaginer à quel point cette période était critique. Avait-on sélectionné les bonnes bêtes – et en nombre suffisant ? L’hiver à venir serait-il long et rigoureux ? Et si c’était le cas, le bétail survivrait-il, et la viande stockée suffirait-elle à nourrir la communauté ?
Les champs aussi devaient tous avoir été moissonnés avant le 31 Octobre, et tout ce qui était encore à récolter était abandonné sur place à cette date à cause du Pooka, un gobelin changeur de formes vivant la nuit, et qui n’aimait rien tant que tourmenter les humains, notoirement connu pour passer la nuit de Samhain à détruire et contaminer tout ce qui restait à moissonner. Le déguisement favori du Pooka semble avoir été la forme d’un horrible cheval noir.
A l’incertitude économique s’ajoutait un sentiment de sensibilité psychique, car au tournant de l’année – l’ancienne en train de mourir, la nouvelle encore non-née – le Voile était très fin. Les portes du Sidh étaient ouvertes, et cette nuit-là ni les humains ni les fées n’avaient besoin de mot de passe pour aller et venir entre les deux mondes. Cette nuit-là également, les fantômes des proches et amis décédés cherchaient la chaleur du feu de Samhain et la communion avec les vivants qui leur étaient chers. C’était Féile na Marbh, ( prononcé fayleuh neuh morv ) la Fête des Morts, et également Féile Moingfhinne ( prononcé fayleuh mong inneuh ), la Fête de Celle aux Cheveux Blancs, la Déesse de la Neige. C’était « un retour partiel au Chaos Primordial… la dissolution de l’ordre établi, en prélude à sa re-création dans une nouvelle période de temps », comme Proinsias mac Cana le dit dans Celtic Mythology.

Samhain était donc d’un côté un temps de sacrifice, de divination et de communion avec les morts, et d’un autre côté, une fête de boisson et de bonne chère désinhibée, l’affirmation de la vie et de la fertilité, un défi lancé à la tête même de l’obscurité en train de se refermer sur le monde.
Le sacrifice, dans les temps anciens où l’on ressentait que la survie même en dépendait, était une affaire sinistre et sérieuse. A l’évidence, il fut question à une époque lointaine de sacrifices humains, de criminels dont la peine était retardée jusqu’à ce moment, ou d’un roi vieillissant ; peu de doutes subsistent aussi quand à l’utilisation du feu pour ces sacrifices, car dans la mythologie celtique ( et nordique également ) beaucoup de rois et de héros meurent à Samhain, souvent dans une maison en flammes, piégés par des femmes surnaturelles. L’engloutissement peut suivre la crémation, comme pour les Rois de Tara du sixième siècle Muirchertac mac Erca et Diarmait mac Cerbaill.
Bien entendu, plus tard, le sacrifice propiatoire devint symbolique, et les enfants Anglais jouent toujours avec le symbolisme de la nuit de Guy Fawkes ( ndt : le 5 Novembre. Regardez V pour Vendetta  ), qui a pris la place du feu de Samhain. Il est intéressant de constater que, en tant qu’assassin d’un roi ayant failli à sa tâche, Guy Fawkes est brûlé tous les ans comme une sorte de substitut du roi.
Des échos du sacrifice royal de Samhain peuvent avoir perduré dans des sacrifices de substituts animaux. Un policier de notre village, Tom Chambers, érudit notoire en matière de folklore et d’histoire, nous a raconté qu’encore assez récemment du sang de coquelet était répandu aux angles des maisons, dedans et dehors, la veille de la Saint Martin, en guise de sort de protection. De nos jours, la Saint Martin à lieu le 11 Novembre – qui est en fait le premier Novembre selon le calendrier julien – un déplacement qui révèle souvent la survivance d’une coutume païenne. Alors, ce peut très bien avoir été une pratique opérée à Samhain.
La fin de la coutume du sacrifice royal est peut-être commémorée dans la légende de la destruction d’Aileen mac Midgna, du sidh Finnachad, dont il est dit qu’il a brûlé la ville royale de Tara à chaque Samhain jusqu’à ce que Fionn mac Cumhal finisse par le tuer. ( Fionn mac Cumhal est un héros de type « Robin des Bois », et toute l’Irlande se souvient de ces légendes. Les montagnes qui surplombent notre village portent le nom de Nephin Beg range, que Tom Chambers traduit du vieil irlandais par « le petit lieu de repos de Finn » ).
La nuit des feux d’artifices et des brasiers en Irlande est encore Hallowe’en, et certaines de ses survivances inconscientes sont remarquables. Quand nous vivions à Ferns dans le Comté de Wexford, beaucoup des groupes d’enfants qui nous tendaient des embûches à Hallowe’en en demandant des pommes, des noix ou « de la monnaie pour le Roi, de la monnaie pour la Reine » comptaient un gamin masqué jouant le rôle de « L’Homme en Noir ». Il nous défiait en disant « Je suis l’Homme en Noir, me connaissez-vous ? » et nous devions répondre « Nous te connaissons, mais tu es l’Homme en Noir. » Nous nous sommes demandé si les enfants réalisaient que l’une des accusations récurrentes dans les procès en sorcellerie des périodes de persécution étaient que l’Homme en Noir était le Grand Prêtre du Coven, dont l’anonymat devait être obstinément préservé.

En Ecosse et au Pays de Galles, c’était l’usage d’allumer des feux de Samhain privés au sein des familles ; on les appelait Samhnagan en Ecosse et Coel Coeth au Pays de Galles, et les foyers étaient construits pour plusieurs jours, près de la maison, au point le plus élevé possible. C’était une coutume assidûment suivie, jusque tout récemment, bien qu’entre temps ce soit devenu, comme le feu de joie anglais, une célébration plutôt enfantine. L’habitude des feux d’Hallowe’en a survécu également sur l’Ile de Man.
Frazer décrit, dans le Rameau d’Or, plusieurs de ces survivances de Man, écossaises et galloises, et il est très intéressant de constater que, à la fois dans ces coutumes et dans celles des feux de Beltaine, qu’il décrit aussi, il y a bien des traces d’un processus de choix d’une victime sacrificielle par tirage au sort, parfois via une distribution de parts de gâteaux. Au Pays de Galles, une fois que la dernière étincelle du feu d’Hallowe’en était éteinte, tout le monde « prenait soudainement ses jambes à son cou et criait le plus fort possible « La truie noire saisit ceux qui sont restés en arrière ! » ( Frazer aurait pu ajouter que dans la mythologie galloise la truie représente la Déesse Cerrydwen dans son aspect sombre ). Tous ces rituels de choix de victimes se sont mués il y a longtemps en un simple jeu bruyant, mais Frazer n’entretenait aucun doute sur leur sinistre objectif originel. Ce qui était autrefois un rituel d’un sérieux mortel près du grand feu tribal est devenu un jeu de groupe autour des feux des familles.
En parlant de rituels familiaux, à Callander, une méthode légèrement différente prévalait près du brasier d’Hallowe’en. « Lorsque le feu s’était éteint », dit Frazer, « les cendres étaient soigneusement collectées et répandues dans la forme d’un cercle, et une pierre était mise à l’intérieur, près de la circonférence, pour chaque personne de la famille. Le matin suivant, si l’une de ces pierres avait légèrement bougé ou avait subi un dommage quelconque, les gens avaient la certitude que la personne représentée était fey, ou désignée, et qu’elle mourrait dans les douze mois à compter de ce jour. Etait-ce une étape intermédiaire entre l’ancien rite de choix d’une victime sacrificielle et la coutume contemporaine de divination joyeuse en interprétant la façon dont les noix sautent en cuisant dans le feu ?
L’aspect divinatoire de Samhain est compréhensible pour deux raisons. La première, est que le climat de sensibilité médiumnique de la saison y était propice ; et la seconde, que l’anxiété concernant l’hiver à venir exigeait des réponses. A l’origine les Druides étaient « repus de sang frais et de la viande jusqu’à ce qu’ils entrent en transe et se mettent à prophétiser », rendant des oracles concernant la tribu pour l’année à venir ( Cottie Burland, The Magical Arts ) ; mais la survivance du folklore rendit la divination plus personnelle. Les jeunes filles en particulier ont cherché à cette date à identifier leur futur mari, en observant comment se comportaient des noix mises au feu ( voir ci-dessus ) et dans quelle direction elles sautaient ou en conjurant l’image du promis dans un miroir. Dans le comté de Donegal, une fille pouvait laver sa chemise de nuit trois fois dans l’eau courante et la suspendre devant le feu de la cuisine pour qu’elle sèche, à minuit durant la veillée de Samhain, en laissant la porte ouverte ; son futur époux se sentirait poussé à entrer et à retourner le vêtement. Une formule alternative dit que l’eau de lavage devait être prise « dans un puits devant lequel passent les cortèges de mariages et de funérailles ». Une autre méthode répandue pour les filles intéressées était de poser sur la table un repas très appétissant, auquel l'ombre du futur époux viendrait et, ayant consommé des aliments, serait lié à elle. ( L'ombre est bien sûr la projection du corps astral, ce qui implique qu’à Samhain non seulement le voile entre la matière et l’esprit est très fin, mais que le corps astral aussi est moins fermement attaché au corps physique ).
Les noix et les pommes d’Hallowe’en conservent encore leur aspect divinatoire dans la tradition populaire ; mais comme la collecte de noix de Beltaine, leur but originel avait trait à la fertilité, car Samhain aussi était un moment de liberté sexuelle assumée. Cet aspect rituel concernant la fertilité se reflète, comme on peut s’y attendre, dans les légendes des Dieux et des Héros. Le Dieu Angus mac Òg, et le Héros Cu Chulainn, ont tous deux eu des aventures de Samhain avec des femmes ayant la capacité de se métamorphoser en oiseaux ; et c’est à Samhain que le Dagda ( le « Bon Dieu » ) s’est accouplé avec la Morrigan ( l’aspect sombre de la Déesse ) alors qu’elle longeait la rivière Unius, et également avec Boann, la Déesse de la rivière Boyne.
Comme les autres festivals païens, Samhain était si profondément ancré dans la tradition populaire que la Christianisme se devait de tenter de s’en emparer. L’aspect de la communion avec les morts et avec les autres esprits a été christianisé sous la forme de la Toussaint, fête déplacée du 13 Mai au 1er Novembre, et étendue à toute l’église par le pape Grégoire IV en 834. Mais ses réminiscences païennes étaient toujours inconfortablement vivaces et en Angleterre, la Réforme abolit purement et simplement cette célébration de la Toussaint, qui ne fut pas officiellement restaurée par l’église d’Angleterre avant 1928, « assumant que les anciennes connotations païennes de Hallowe’en étaient enfin réellement mortes et oubliées ; une conclusion assurément tirée bien trop vite » ( Doreen Valiente, in An ABC of Witchcraft ).
Concernant le festin lui-même, au sens de banquet, la nourriture servie était à la base une partie du bétail récemment abattu, cuit dans le brasier purifiant de Samhain, et avait sans nul doute la valeur d’une offrande comparable à celle des « premiers fruits cueillis » ; le fait que les prêtres aient eu un accès prioritaire à des fins de divinations sur les animaux, et que ce qu’ils n’avaient pas utilisé revenaient au banquet pour la tribu, en est un indice.
Durant les siècles suivants, de la nourriture rituelle connue sous le nom de « sowens » ( ndt : une sorte de porridge ) a été consommée. Robert Burns en parle dans son poème Hallowe’en :

« Till butter’d sowens, wi’fragrant lunt,
Set a’ their gabs a-steerin’… »

- et dans ses propres notes sur son poème, il écrit « Le sowens, avec du beurre au lieu de lait, fait toujours partie du souper d’Hallowe’en ». L’Oxford English Dictionary définit le sowens comme « Un aliment anciennement très consommé en Ecosse ( et dans certaines régions de l’Irlande ), consistant en une matière farineuse extraite du son ou de l'avoine qu'on laisse pourrir dans de l’eau, légèrement fermentée et préparée par ébullition », et indique que le terme dérive probablement de sugh ou subh, « sève ». Peut-être bien que c’est le cas, mais il est très intéressant de constater combien est proche la prononciation des mots « Sowen » et « Samhain ».
En Irlande, le barm brack, un gâteau aux fruits secs de couleur sombre, est aussi traditionnel pour Hallowe’en que l’est le pudding à Noël, et rappelle la fonction divinatoire de cette période par l’incorporation de « fèves » que les convives chanceux ou malchanceux découvrent dans leur part en mangeant. L’emballage d’un barm brack industriel que nous avons sous les yeux au moment même où nous écrivons, porte l’image d’une sorcière sur un balai, et indique : « Contient : un anneau, mariage dans les 12 mois ; un pois, pauvreté ; un haricot, richesse ; un bâton, battra sa compagne ou son compagnon ; chiffon, vieux garçon ou vieille fille. » Les magasins en sont pleins à partir de mi-octobre. Dans les barm bracks faits maisons, la fève essentielle est l’anneau. Le cake doit être coupé et beurré par une personne mariée, hors de la vue de ceux qui le mangeront.

Les familles irlandaises avaient l’habitude de laisser du tabac et une assiette de porridge, ainsi que quelques chaises vides près du feu, pour tous les proches décédés dont les esprits pourraient venir en visite à cette époque.
Paul Huson, dans son livre intéressant mais totalement amoral d’un point de vue magique « Mastering Witchcraft », dit : « On peut tenir un Souper Silencieux en l’honneur des chers disparus, et on peut leur offrir cérémonieusement du vin et du pain, ce dernier en forme de cake à neuf segments similaire au carré magique de la Terre. » Il voulait probablement parler du carré de Saturne, qui a neuf segments, ( et que Huson lui-même représente à la page 140 de son livre ). Il y a également des carrés magiques pour Jupiter ( 16 segments ), Mars ( 25 ), le Soleil ( 36 ), Vénus ( 49 ), Mercure ( 64 ) et la Lune ( 81 ), mais aucun pour la Terre. En tous les cas, Saturne serait approprié pour la saison ; il entretient des rapports avec le Roi Houx et le Seigneur des Méfaits, en fait, ces trois figures s'imbriquent et se fondent les unes dans les autres.
Samhain a toujours été et est toujours une fête délurée et chaleureuse, une Nuit de Méfaits, le début du règne de ce Seigneur des Méfaits qui s’étend traditionnellement de Samhain à Candlemas, avec un certain sérieux sous-jacent, cependant. Il ne s’agit pas de succomber au désordre, mais, quand l’Hiver commence, nous regardons le « Chaos primordial » en face afin de discerner en lui les germes d’un ordre nouveau. En le défiant, et en riant même avec lui, nous proclamons notre foi en la Déesse et le Dieu qui ne permettront pas, par leur essence même, que le Chaos nous engloutisse.

Comment donc pouvons-nous célébrer Samhain, nous autres sorcières du 20ème siècle ?
Notre première suggestion, devenue pour nous une habitude que d’autres ont déjà trouvée utile, est d’avoir deux célébrations. L’une étant le rituel de Samhain mené dans l’intimité du Coven, et l’autre étant une fête d’Hallowe’en pour le Coven, les enfants et les amis. Les enfants espèrent s’amuser à Hallowe’en, et nous nous sommes rendus compte que les amis et voisins attendent aussi quelque chose des Sorcières à cette date. Alors, organisez une fête pleine de citrouilles, de masques, de déguisements, de musique, de petits méfaits, de traditions locales… Et faites votre célébration rituelle en Coven une autre nuit.
Ceci soulève une question générale : est-il primordial de tenir les Sabbats à la nuit exacte dictée par la tradition ? Nous dirions que c’est en effet préférable, mais pas vital. Il faut regarder en face la réalité de nombreux Covens, qui sont obligés de se rencontrer uniquement à certaines dates, souvent les week-ends, en raison de leur travail, de voyages à entreprendre, de la nécessité de faire garder leurs enfants, et ainsi de suite. Même la Charge de la Déesse l’admet : « better it be when the Moon is full », « il est préférable [de se réunir] lorsque la Lune est pleine », et pas « il faut que… ». De même pour les Sabbats, la plupart des Sorcières se disent qu’il vaut mieux déplacer la célébration au Samedi le plus proche de la vraie date ( par exemple ).
Dans le numéro de Mars 1978 du magazine Quest, Diana Demdike soulève la question intéressante de célébrer un Sabbat avant ou après la vraie date. « C’est toujours mieux de le faire en retard plutôt qu’en avance », dit-elle, « car il s’agit là de travailler avec le pouvoir des marées magiques terrestres, et elles sont en concordance avec le point solaire du temps, alors œuvrer avant signifie que vous utilisez les flux les plus bas de la vague précédente, ce n’est pas très utile. »
A Samhain, pour être pratique, il y a un autre facteur à prendre en compte : dans bien des régions ( d’Amérique, d’Irlande et de Grande-Bretagne ), on ne peut aucunement garantir d’être au calme la nuit du 31 Octobre. Ce n’est clairement pas une bonne idée de tenir votre rituel de Samhain sérieux un soir où des enfants sonneront pour demander « des bonbons ou un sort », ou « de l’argent pour le Roi, de l’argent pour la Reine », ou par des voisins agitant des citrouilles allumées dans votre jardin en espérant légitimement être invités à prendre un verre. En conséquence, « il est préférable » de décaler le Sabbat d’une nuit ou deux et de faire face à la nuit d’Hallowe’en elle-même avec des noix, des pommes, de la petite monnaie et des bouteilles à portée de main, ou mieux encore en organisant une fête. Les Sorcières n’ont pas besoin d’avoir l’air de décourager les célébrations traditionnelles ou de s’en exclure.
En fait, la tradition locale devrait toujours être respectée, d’autant plus si elle s’avère être une survivance authentique. C’est pourquoi, ici au Comté de Mayo, nous allumons notre feu de Midsummer à la Veillée de la Saint-Jean, le 23 Juin, lorsque de nombreux autres feux ponctuent le paysage à perte de vue comme des étoiles flamboyantes ; nous allumons notre feu de Lughnasadh à Domhnach Chrom Dubh, le dernier Dimanche de Juillet, jour qui porte encore le nom de l’un des anciens Dieux, auquel se rattachent bien des coutumes du festival de Lughnasadh qui survivent dans l’Ouest de l’Irlande ; et nous donnons nos fêtes de Samhain à ciel ouvert, si le temps le permet, car Hallowe’en est une nuit de brasiers familiaux illuminant la nuit à travers l’Irlande.

Mais revenons-en à notre rituel de Samhain. Quels éléments anciens devrions-nous y inclure ?
Les actes propiatoires ? Non. Ce genre de pratiques réduit les Dieux à notre niveau humain, à tempérer leurs petits accès de colère ou leurs caprices. Elles appartiennent à un stade très primitif de la Vieille Religion, et ont survécu, si nous nous fions à notre ressenti, davantage à la demande du peuple qu’en se fiant à la sagesse de la prêtrise. Les Sorcières modernes ne craignent pas les Dieux, les expressions des rythmes et des pouvoirs cosmiques ; elles les respectent et les vénèrent, et œuvrent pour comprendre, et s’harmoniser avec eux. En rejetant les sacrifices propiatoires et en les considérant comme une superstition, qui a autrefois été compréhensible dans le contexte des pratiquants, mais qui ne l’est à présent plus, les Sorcières ne trahissent pas la sagesse des anciens, elles la complètent ; bien des prêtres et prêtresses de jadis ( qui avaient une compréhension bien plus profonde que certains des croyants les plus simples ) leur auraient sans doute souri et auraient approuvé. ( Nous devrions en outre ajouter que beaucoup de rites que les étudiants modernes voient comme des rites propiatoires n’étaient en fait que de la magie sympathique ).

Mais la communion avec les morts aimés, la divination, le festin, l’ambiance humoristique, l’affirmation de la vie, doivent très certainement être incorporés. Toutes ces choses sont en accord avec Samhain et les rythmes psychiques, naturels et humains.
Concernant la communion avec les disparus, il convient de toujours se rappeler qu’ils sont invités, et pas invoqués ou convoqués. La disparition et le repos entre deux incarnations sont un processus qui fonctionne étape par étape. Le passage par chacune de ces étapes, leur durée, les expériences nécessaires traversées, tout cela est une histoire très personnelle qui peut rester obscure même pour les plus proches et les plus chers individus encore dans le monde des vivants. Forcer la communication avec le défunt ou la défunte peut ne donner aucun résultat ou des résultats regrettables ; nous pensons que c’est l’erreur commise par beaucoup de Spirites, quel que soit leur degré de sincérité ou leurs authentiques dons de médium. Comme Raymond Buckland l’écrit ( The Complete Book of Saxon Witchcraft, p.61 ) : « Les Sorcières ne rappellent pas les morts. Elles ne se livrent pas à des séances de spiritisme. Elles croient cependant que, si les morts eux-mêmes le souhaitent, ils reviennent lors du Sabbat pour partager l’amour et la célébration de l’occasion. »
Toute invitation des proches décédés, à Samhain ou à n’importe quel autre moment, devrait être faite dans cet état d’esprit.
Comme Stewart ( ndt : Farrar ) l’a souligné dans What Witches do : « De tous les huit Sabbats, c’est celui sur lequel le Livre des Ombres insiste le plus sur le Grand Rite. Si ce n’est pas possible sur le moment, le Livre recommande que le GP et la GPS le célèbrent même seuls, aussi tôt que possible, par un rite symbolique, ou si possible, réel. Le but est sans doute de montrer que, si le rituel d’Hallowe’en est intimement lié à la mort et aux défunts, il doit se conclure par une réaffirmation intense et solennelle de la vie. »

Dans ce livre, nous sommes partis du principe que le Grand Rite est toujours possible lors des Sabbats, au moins dans sa forme symbolique. Nous ressentons que l’insistance portée sur lui à Samhain est parfaitement valide et probablement une authentique tradition de l’Art. Nous recherchons donc, dans notre rituel, un moyen de lui donner cette importance spéciale – pour nous, être encerclés par le Coven durant le Rite symbolique suscite l’effet désiré.
Si le Grand Rite est effectué « réellement », bien sûr le Coven quitte la pièce, et tous les moyens de mettre l’emphase sur ce Rite sont laissés à l’entière discrétion du GP et de la GPS qui l’accomplissent. Mais l’importance peut être transmise, pour ainsi dire, aux autres membres du Coven lorsqu’ils reviennent ; le GP et la GPS peuvent par exemple bénir les gâteaux et le vin immédiatement après que tout le monde soit revenu, le GP peut distribuer lui-même personnellement sa part à chaque femme, et la GPS faire de même pour chaque homme, au lieu de la circulation habituelle de la nourriture et de la boisson. Nous suggérons de mettre en place ce mode de distribution spécial même si le Grand Rite est symbolique.
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